Brigitte Virnot :

Blason-Virnot


Christian Prouvost                           mariage-christian-brigitte-prouvost                           Brigitte Virnot

Christian Prouvost

Capitaine de l’arme blindée et cavalerie de réserve

Premier Régiment de Spahi

Ecrivain

Auteur de la trilogie :

« A demeure »

« Le tambour de Marengo »

« La femme de nulle part »

Industriel

Présentation 

de la famille 

Prouvost

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La famille Prouvost 

est implantée dans la région de Wasquehal, Roubaix , et Lille depuis des temps immémoriaux, 

au moins le XIV° siècle: 

sa stabilité  rurale ou urbaine,  son attache constante avec les principes sociaux, religieux, culturels de ces époques,

ses fonctions locales, sa tradition  textile  depuis le Moyen-âge

se développèrent avec  l''essort économique des XIX°  et XX° siècles. 

Nous nous attacherons à étudier 

l'esprit 

de ceux qui ont illustré cette famille. 

Citons  

Pierre Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en 1748 

et le littéraire C. Lecigne, en 1911, au sujet du poète Amédée Prouvost:

" Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale lignée :

il apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait depuis quatre siècles et demi, 

beaucoup d’honneur, de travail et de foi chrétienne. 

On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si, par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de l’ignorance.
 

Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs origines, 

il écrivit les annales de sa famille. 

Avant tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il s’adressa à lui :

 
« Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père, j’entends

L’amour de la famille,

Le respect de ses traditions d’honneur,

Un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères,

Et

Leur fidélité aux traditions monarchiques.

Je considère comme un devoir

De te donner comme modèle  cette lignée d’ancêtres. 

Si elle ne compte pas d’hommes illustres, il doit nous suffire de dire avec 

Pierre Prouvost en 1748 :
 

« Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez « 


Et puis, ayant dit cela, il le conduisit devant la muraille où s’alignaient les portraits des aïeux paternels.

Ce ne fut pas une revue fastueuse, théâtrale, comme on en voit dans le drame romantique. 

Devant la figure de Jean Prouvost, seigneur de Wasquehal en 1460, échevin de Roubaix  en 1474, 

le père ne dit pas à son enfant :

C’est l’ainé, c’est l’aïeul, l’ancêtre, le grand homme !

Il lui rappela seulement qu’il avait vécu en honnête homme et en brave chrétien. 

Le suivant s’appelait Guillaume Prouvost, lequel fut à la fois laboureur de terres et chef d’industrie.
Il est le modèle de la race : il associe ses fils à son labeur et à ses affaires.
On peut dire qu’après lui « cette habitude de travail se transmit de père en fils et fut, dans la famille Prouvost enseignée comme une loi, inculquée et imposée comme une obligation envers Dieu et envers le pays ».
La généalogie se continue ; chacun des portraits est celui d’un laborieux et d’un dévoué.
Les épouses valent les époux ; elles sont la main qui se tend vers les pauvres et qui répand l’aumône.
Vers 1681, Marguerite de Lespaul, veuve de Pierre Prouvost, lègue à la paroisse de Wasquehal cent trente livres parisis à charge de prières
« et le reste des revenus à acheter des camisoles pour les pauvres vieil hommes ».

 Dans la famille Prouvost

les femmes se haussent facilement jusqu’à l’héroïsme. 

L’une d’elle mériterait une longue notice ; 

elle était la fille de Pierre Prouvost et elle garde’ dans les souvenirs de Roubaix le nom pieux et doux de  

Soeur Béatrix

Toute jeune, au mois de janvier 1749, 

elle é tait rentrée au couvent de saint-Elisabeth de  Roubaix. 

Elle était prieure de son monastère lorsqu’éclata la Révolution. 

Le 2 novembre 1792, des commissaires envoyés par le district de Lille envahissent la maison 

et signifient aux religieuses qu’elles ont à se disperser dans les vingt quatre heures. 

Sœur Beatrix avait alors 65 ans ; elle sortit très calme, sans une plainte. 

Elle était à peine dans la rue qu’on la fit arrêter et écrouer dans la prison de Lille. 

On l’accusait d’avoir caché une brique d’or et fabriqué je ne sais quelles boites de plomb. 

La foule souveraine a besoin de colossales idioties ; on la servait à souhait. 

Sœur Béatrix ne se troubla point ; elle comparut devant le comité révolutionnaire et repoussa du pied l’absurde accusation. 

Elle écrivit une lettre d’ironie sereine qui se terminait par ces mots : 

forte de mon innocence, je ne crains pas de demander au comité la prompte décision de mon affaire et de ma mise en liberté. » 

A l’heure où les femmes les plus héroïques ne savaient que bien mourir, sœur Béatrix eut le courage de se défendre. 

Après une longue captivité, elle sortit de la tourmente saine et sauve mais triste à jamais. 

On la revit dans la famille, portant le deuil de son couvent détruit et de sa mission interrompue. 

Elle s’en alla doucement mais elle ne mourut pas toute entière. 

Son visage resta populaire au foyer des pauvres et au chevet des malades. 

Sœur Béatrix ressuscitera un jour sous le pinceau d’Amédée Prouvost:

c'est bien sa figure qui rayonne dans le "Poème du travail et du rève":

Dans le halo neigeux et frais de son rabat,

Son visage très pur que la coiffe angélise

Se penche, souriant, comme un lys sous la brise,

Vers le moribond blème et las qui se débat.

Près de la couche où lentement il agonise,

Durant ces nuits sans fin où la fatigue abat,

Elle veille, égrenant son rosaire tout bas,

Avec une ferveur suppliante d'église.

Sa robe est vénérée au faubourg populeux

Comme un habit de sainte à l'or miraculeux.

De ses lèvres les mots ainsi que des prières

Viennent au coeur du pauvre apaiser la douleur,

Et ses pieuses mains douces comme des fleurs

Se posent sur les fronts pour fermer les paupières.

Le nom de Béatrix n'était pour Dante qu'un symbole de divine poésie; il sera plus et mieux pour Amédée Prouvost. 

Il le recueillera pieusement comme le symonyme des plus pures gloires de sa maison et il le mettra sur le berceau de sa petite fille."

Dans cette revue du passe, les figures changent, les âmes restent pareilles. La famille Prouvost traverse la Révolution sans s'y mêler autrement que par des souffrances et des larmes. 

Elle a eu ses exilés, ses prisonniers, ses héros. Elle réapparait au lendemain du cataclysme, un peu diminuée dans sa fortune, grandie dans l'honneur et par l’épreuve. Ellereprend sa vie 

de travail et de simplicité. Et voici un tableau d'intérieur qui est fait pour charmer les regards d’Amédée Prouvost : « On menait une vie très simple dans la bonne petite ville de Roubaix 

dont les habitants, voués par vocation et tradition à la vie de famille et au travail se contentaient de ces habitudes toutes patriarcales. Les maisons avaient de grands jardins 

plantés d'arbres fruitiers, aux allées bordées de buis où fleurissaient au printemps pervenches et muguets, tulipes de Hollande, œillets flamands et roses de Chine. 

Dans le fond se trouvait la pelouse où s’étendaient à certains jours le beau linge de fine toile de Cambrai et de Flandre dont la lessive était un des grands soucis des bonnes ménagères du temps. Ces richesses se transmettaient de génération en génération, contenues dans de grandes armoires de chêne massif aux panneaux sculptés… 

Au foyer, un jour ne se passait pas pour ainsi dire sans qu’on apprit par cœur une ou deux maximes des livres saints, et ces éternelles lois sociales étaient la matière d’un enseignement domestique positif et solide. On travaillait beaucoup, on lisait peu, et c’était surtout dans les livres saints que l’on puisait les vérités maîtresses. 

Dans cet intérieur qui a des aspects de sanctuaire se dressent des chefs de famille auxquels il ne manque que l’éloignement de la perspective pour avoir la majesté des patriarches. 

Ce sont les derniers portraits de la galerie. Elle se termine par Amédée I°. " "Amédée Prouvost" par C. Lecigne, éditions Bernard Grasset, 1911 


Les XIX° et XX° siècles 

suscitèrent des personnages et des personnalités 

à qui nous souhaitons rendre hommage.

Famille Christian et Brigitte Prouvost