Messire Guillaume-Jérome
La sœur de notre ancêtre, l’écuyer
Charles Lethierry d’Ennequin-Virnot, Marie-Aldegonde-Joseph LE THIERRY
D'ENNEQUIN, dame de Ia Boutillerie, deuxieme enfant de Jacques-Joseph, écuyer,
Sgr d'Ennequin, Ia Boutillerie, Riencourt etc. et de Marie-Anne-Françoise de
Bonneval, naquit a Lille, rue Ban-de-Wedde, Paroisse St-Sauveur, le 12 Avril
1767 et fut baptisée le même jour. Parrain: Gabriel-Joseph Le Thierry; Marraine:
Dame Marie-Françoise-Aldegonde de Ste-Aldegonde, veuve de Messire Louis du
Constant, Chevalier de l'Ordre royale et militairede St-Louis.
A l’âge de dix-sept ans, le
1er Mai I784, dispense obtenue de deux bancs tant de Monseigneur l’Archevêque
de Paris que de Mgr 1'Evêque de Sarlat et de son Altesse Mgr l'Evêque de
Tournay, Marie-Aldegonde épousa en l'Eglise St-Etienne à Lille, Messire
Guillaume-jérome DE FORMIGIER DE BEAUPUY (D'azur à la bande d'argent, chargée
de trois tourteaux d'azur. Timbrées d'une couronne de comte, telles étaient d'après
les cachets et l'argenterie de Guillaume-Jérôme, les armoiries de la branche
cadette), écuyer, Garde du Corps du Roi, Compagnie de Villeroy, né le I4 Mars
I762 au Repaire de la Brunie, Paroisse du Coux-Bigorgne, Diocèse de Sarlat,
fils de Messire Pierre, Sgr de Beaupuy, ancien officier au Régiment de Penthièvre,
natif du même endroit, et de feue Pétronille de Vaquier, native de Sarlat, de
la Paroisse Ste-Marie.
Les témoins du mariage
furent: Pierre, Chevalier de Lestrade, Major du Régiment de la Reine,
infanterie (Pierre de Lestrade descendait de Messire Charles, Chevalier Sgr de
Lestrade qui épousa le 24 janvier 1660, Paroisse de la Cite à Périgueux, Antoinette
Duchesne, fille de M. le Lieutenant General (Archives du Périgord). Enseigne
des Gardes du Corps de Louis XIV il devint Marechal des Logis de la Cavalerie
de Jacques II en Irlande. La Chesnaye des Bois donne la généalogie de cette
famille qui remonte au XVe siecle. d'or à une tête de boeuf de sable ); Messire
Joseph-Henri de Montalembert, Capitaine au même régiment; Chevalier de 1'Ordre
Militaire de St-Louis (La famille de Montalembert est encore fixée dans le
Nord. Le comte Geoffroy qui vient de s'éteindre au Château d'Anappes, ancien
zouave de Charette, blesse à Loignies, ancien capitaine d'infanterie, avait Me
conseiller général et député du Nord de 1889 a. 1906 ; d'argent a la croix
ansée de sable) ; Theodore de Galles (d'azur semé de billettes de sable au lion
du même brochant sur le tout. Forez), Chevalier de la Bayette, aide-major de la
Place, et Arne de Formigier de Beaupuy, Capitaine-Commandant au régiment de
Flandre, infanterie.
Dans l'acte de mariage
qu'elle signe Le Thierry d'Ennequin, Marie-Aldegonde est dénommée Le Thierry de
Riencour (Comme aussi dans l'acte de baptême du 17 Mars 1785, à St-Etienne).
Cette seigneurie de Riencour, qui alors sans doute lui Hait destinée ne lui fut
cependant pas attribuée lors du partage des biens de son père et de ceux de son
oncle Gabriel (2I et 22 Avril 1797), Marie-Aldegonde reçut les Seigneuries de
la Boutillerie et de la Butinerie, et plus tard acheta celle de Thumeries (Par
son testament, Gabriel Le Thierry obligeait ses héritiers a. faire en immeubles
l'emploi des fonds libres de sa succession) appartenant au baron de Carondelet (La
famille francomtoise de Carondelet descendait de Jean, Chancelier de l'Empereur
Maximilien (1429-1502) dont le fils Jean fut Archevêque de Palerme et Président
du Grand Conseil de Flandres, 1469-1545).
Elle mourut a l'âge de 29
ans, le 23 Mars 1796, rue Basse-du-Rempart, 360, a Paris, section des Piques:
une miniature nous rappelle ses traits (Cette miniature décorant un bracelet de
Marie-Valérie de Beaupuy appartient aujourd'hui a Madame Edouard
Barrois-Sagnier).
Entre des l'âge de douze ans
aux Pages du Roi, Guillaume-Jérôme fut reçu dans les Gardes, Compagnie de
Villeroy (Les gardes du Corps portaient l'habit bleu couture de broderies
blanches, la culotte rouge et de grandes bottes noires; ils étaient deux cents
choisis a la noblesse et a la taille. La compagnie de M. le Duc de Villeroy était
d'après les brevets royaux la plus ancienne compagnie française des Gardes de
Corps. Les autres étaient Noailles, Luxembourg et Beauvau. Chacun des quatre
capitaines tenait rang de premier maitre de camp de cavalerie; un major, des
lieutenants, enseignes, maréchaux-de-logis, brigadiers et sous-brigadiers s'échelonnaient
ensuite jusqu'aux simples gardes, qui avaient rang de lieutenant ou de
sous-lieutenant), le 27 Décembre 1781. II se trouvait être de service aux appartements
royaux du Château de Versailles, lorsque ceux-ci, dans les journées des 5 et 6
Octobre 1789, furent envahis par la foule révolutionnaire; il émigra en Juillet
1791, rallia le 1er Aout a Coblentz la compagnie du Duc de Gramont (Certificat
du Duc de Gramont. La compagnie de Villeroy avait été en 1791 remplacée par
celle de Gramont); fit la campagne de 1792 (Armée des Princes) (En 1792, les
Comtes d'Artois et de Provence prirent le commandement de l'armée destine a
seconder les forces prussiennes et autrichiennes et forte de six à douze mille
hommes; les Dues d' Angoulême et de Berry étaient aux cotes de leur père),
celles de 1795, 1796, et 1797 (armée de Condé) et passa a l'incorporation de
Russie (A la suite du 18 Fructidor, l'empereur Paul Ier se décida à prendre à
son service l'armée de Condé; elle traversa toute I' Allemagne et fut cantonnée
près de Dubno en Volhynie) dans le régiment noble a cheval du duc de Berry (3me
escadron) avec lequel il fit les campagnes de 1799 et 1800.
Deux certificats
constatant « son rôle et son dévouement de brave et digne gentilhomme» ainsi
que sa présence « aux malheureuses journées des 5 et 6 Octobre 1789 a
Versailles» lui furent décernés à Rann (Styrie), le 10 Février et le 25 Mars
1801 par les Ducs d' Angoulême et de Berry, qui a la suite de la paix de Lunéville
prirent le parti de licencier leurs troupes (Archives de Madame Sagnier-Boyer).
Des que se réorganisa le
Corps des Gardes, Guillaume-Jérôme y reprit du service en qualité de
Marechal-des-Logis à la 6ème Compagnie (1° Juin 1814) ; Chevalier de l'Ordre de
St-Louis, le 15 Juillet C), chef d'escadron le 3 Octobre suivant, Major le 1er Février
1815(M. de Formigier se trouvait a Lille quand on y apprit le 16 Mars 1815 que Napoléon
avait quitte l'ile d'Elbe le Ier Mars 1815. Aussitôt il partit pour rejoindre
son poste, arriva a. Compiègne le 20 Mars, mais le Roi avait quitte Paris le
19. Derode: Histoire de Lille), Chevalier de l'Ordre Royal de la Légion
d'Honneur le 15 Juillet, il fut a dater du 1er Novembre de la même année,
lors du licenciement de la Compagnie de Raguse, mis a la retraite comme Lieutenant-colonel
avec une pension du Roi de deux mille francs et l'autorisation de continuer a
porter l'uniforme de Garde du Corps.
Sur le montant de sa
retraite, le 20 Juillet 1816, Guillaume-Jérôme fit un don de 1.000 francs a
l'Etat (Le certificat original est conserve par Sophie-Marthe Boyer-Sagnier). Cet
ordre lui fut conféré à Melun, le 22 Juillet 1814 par le Duc de Raguse, Pair et
Marechal de France) et se retira a St Cyprien (Dordogne) au près de sa sœur
Marie qui mourut le 25 Juin 1834. Apres avoir recueilli la succession de
celle-ci, il revint dans le Nord vivre auprès de sa fille et de ses
petits-enfants, auxquels il se plaisait a raconter ses souvenirs au sujet de la
Reine et de Madame de Lamballe. Les dernières paroles qu'il prononça était une prière
pour son Roi, lorsque avec sa prière, son âme s'envola.
C'est a Wandignies-Hamages
près Marchiennes, chez son petit-fils Urbain Mottez (+), que Guillaume-Jérôme
de Formigier de Beaupuy s'éteignit le 23 Mars 1857 a l'âge de quatre-vingt quinze
ans ; il fut inhume dans le cimetière du village et sa tombe était recouverte d'une
dalle de marbre noir portant l'effigie couchée d'un des anciens abbés d'Hamage,
dont Ie sarcophage avait He profane pendant la Révolution. Au cours de celle-ci
également, les biens de M. de Beaupuy avaient He confisques, et no us ignorons
s'il put avec quelque succès faire valoir ses droits au milliard des émigrés.
Par son testament en date du 24 Octobre 1855, il léguait 3.000 francs a la Cure
de Wandignies, et laissa environ 70.000 francs a ses enfants.Guillaume-Jérôme
de Beaupuy s'était retire à Hamages en 1850.
De Marie-Aldegonde Le
Thierry d'Ennequin, son épouse, il en avait eu trois:
1° Carlos, -
Charles-Marie-Armand DE FORMIGIER DE BEAUPUY, ne a Lille le 17 Mars 1785,
baptise le même jour a l'église St-Etienne. Parrain : Charles-Marie-Désiré Le
Thierry d'Ennequin. Marraine : Marie-Anne-Françoise de Bonneval Le Thierry.
Chevalier de la Légion
d'Honneur, Carlos de Beaupuy fut membre du Conseil Municipal en 1822 puis
adjoint au Maire de Lille, il demeurait alors rue d' Angleterre. Rentre dans la
vie privée à la chute de Charles X, il se fixa a Paris, 44, rue Basse-du-Rempart,
et y mourut célibataire le 18 Avril 1852
2° Valérie (Charles Lethierry avait recueilli
chez lui les enfants de sa sœur, et les éleva comme les siens propres. Charge
de leur tutelle en l'absence de leur père, il proclama en cette qualité le 17
prairial an IV à la liquidation des biens délaissés par la mère).
3° Marie, née le 18
Septembre 1790 au village de la Brunie, Paroisse de Coux, en Périgord. Parrain:
Messire Pierre de Formigier de Beaupuy, ancien officier au Régiment de Penthièvre,
son grand-père. Marraine : Demoiselle Marie de Formigier, sa tante, et décédée
le 12 Novembre 1791.
VI. - Marie-Wallerie DE
FORMIGIER DE BEAUPUY, deuxième enfant de Messire Guillaume-Jérôme, écuyer,
Garde de Corps du Roy, et de Marie-Aldegonde Le Thierry d'Ennequin naquit a
Lille, Paroisse St-Etienne, le 22 Décembre 1788, et fut baptisée le lendemain.
Parrain: Messire Jean-Pierre Lachau de Loqueyssie, écuyer, Sgr de la Balénie,
Garde du Corps du Roy (« Retenue de Garde du Roy dans la compagnie de Villeroy
au nom du Sieur Jean-Pierre Lachaux de Loqueyssie, le 1er Janvier 1787 a. la
place du Sieur Raymond Lortal de Joulier» Archives Nationales, O. 3673 Le
parrain était le fils de Pierre Lachaud, Sgr. de Loqueyssie, avocat au
Parlement (Archives de Dordogne. E. 651. Canton de Thanon). Marraine:
Marie-Anne-Françoise de Bonneval.
Apres avoir le 28 Janvier
1808 partage la succession maternelle (Ce fut Alexandre Coget, fils de
Jean-Baptiste qui fut charge du partage. Pour le faciliter Charles Lethierry
reprit la terre de Thumeries, qui aujourd'hui appartient a l'un de ses
descendants, Charles Barrois), elle épousa a Lille, le 22 Février suivant Louis-Désiré-Joseph
MOTTEZ (Ses traits à l'Age de trente ans environ, nous sont conserves par un
beau portrait a. l'huile que fit peindre Charles Lethierry-Virnot et qui se
trouve aujourd’hui chez Madame Edouard Barrois-Sagnier à la Loubière, près
Toulon ; La filiation suivie de la famille Mottez remonte a Jacques Mothe
lequel était originaire de Reims, ainsi qu'il appert de l'acte d'achat de la
Bourgeoisie de Lille par ledit Jacques, Ie 4 mars 1574. V. page 165 la notice
consacrée à cette famille.), ne a Lille, le 23 Juillet 1782, d'Alexis-Joseph et
de Marie-Françoise Gillon.
Louis
Mottez est cité (DERODE
: Histoire de Lille, III, p. 356. ) parmi les tout jeunes Lillois,
recrutes par
Jean Chevalleau de Boisragon, qui sur le drapeau de leur enthousiaste
phalange jurèrent,
en l'Eglise St-Etienne, fidélité a la Nation, a la Loi et
au Roi , puis signèrent
une adresse a l'Assemblée Nationale pour applaudir a la
proclamation des Droits
de l'homme et du citoyen : Plus fameux que connus ou respectes,
ces droits
sont au nombre de quatre : la liberté, l'égalité,
la propriété, la sécurité. Chevalier
de la Légion d'Honneur, Conseiller Municipal, Adjoint au Maire
de Lille jusqu'a
la Révolution de 1830, Louis Mottez se retira ensuite à
Hamages près
Marchiennes, dans une propriété achetée en 1825.
II s'était adonne a la
peinture, et on lui doit deux portraits en buste de sa jeune femme:
Dans l'un,
celle-ci est vêtue d'une robe décolletée en velours
bleu (Appartient a M. Paul
Mottez ); dans l'autre d'une robe de satin blanc (Appartient a
l’Amiral Jean
Mottez). Lui-même se trouve représente entre
Valérie de Beaupuy, sa femme, et
Julie Audevaert, sa belle-fille dans un triple portrait
exécuté vers 1832 par
son fils Victor (Valérie, presque de face est a la droite de son
mari. Le
tableau a environ 15cm de hauteur et 35 de large; il appartient a.
Madame Valérie
Maurel, a. Bordeaux), qui peignit aussi un petit portrait de sa
mère a l'âge
mur et en robe noire (Appartient a Madame Edouard Barrois). M. Ingres
fit également
de Valérie un très joli petit portrait a la mine de plomb
(A M. Haro).
Louis Mottez mourut à
Hamages le 28 Aout 1841 ; Valérie à Toulon, chez sa fille Marie, le 30 Juillet
1854, emportée en quelques heures par le cholera. Elle avait eu dix enfants :
1° Victor-Louis MOTTEZ, né
a Lille, le 13 Février 1809, peintre d'histoire, chevalier de la Légion
d'Honneur. Elève de Picot et, en 1828, de M. Ingres, Victor Mottez fut un
artiste foncièrement original, de talent robuste et de haut caractère, un des
meilleurs peintres de l'Ecole française a laquelle il fait honneur. Son érudition,
son enthousiasme pour les grands Maitres primitifs jusqu'a Raphael, le portèrent
vers le genre.
2° Valérie, née a Lille le
28 Avril 1810, décédée le 21 Janvier r8I9 n ;
3° Charles- Guillaume, ne
a Lille Ie 8 Mai 1813, enseigne de vaisseau de 1re c1asse, assassiné a Toulon le
7 Décembre 1843 par un matelot qui s'était jure de tuer le premier officier
qu'il rencontrerait au sortir de son cachot;
4° Eugene-Aime, ne a
Lille, le 9 Mars 1815, mort jeune (3);
5° Aimé-Edouard, né à Lille
le 9 Mai I817, décédé en 1818
6° Paul-Casimir
7° Urbain-Henri
8° Adolphe
9° Marie-Nathalie- Julie ;
10° Louise, qui suivront.