Quelques illustrations de
la lignée
de Savary
ARMES :
d'azur à
un chevron
d'or accompagné
en chef
de deux
croisettes pattées d'argent
et en
pointe d'un
lion issant
couronné d'or.
Denis du Péage
I. - Pierre
DE SAVARY,
allié à Gillette
Cuvelle, eut un fils :
II. -
Charles DE
SAVARY.
né à Gavre
(diocèse de Coutances)
le 30
septembre 1669, marchand,
bourgeois de Lille
par achat
du 9
novembre 1696, acheta
les seigneuries
du Gavre,
Boesbreughe, Haguedorne, devint
scelleur en la chancellerie près
le Parlement
de Flandre
et mourut
paroisse Saint-Étienne le
20 novembre
1750. Il
épousa à
Lille, par
contrat du
1er juin
1707, et
à Saint-Étienne
le lendemain,
Marguerite-Philippine de Tenre,
fille de
Henri-François,
négociant, et d'Anne-Élisabeth
Robart, baptisée
à Saint-Etienne le
24 décembre
1686, décédée
le 22
août 1750;
dont :
I. —
Philippine-Charlotte-Josèphe, baptisée à
Saint-Étienne le 24 mai 1708,
morte à
Paris et
y enterrée
le 2
août 1787
; elle
déshérita
toute sa
famille pour
laisser sa
fortune à
son hôtelière.
Elle épousa
à Saint-Étienne,
le 16
juin 1727,
Guillaume-François Pérignon,
avocat au
Parlement de Paris,
fils de
Jacques et
de Jeanne
de la
Biche, baptisé
à Paris
paroisse Saint-Sulpice, bourgeois de
Lille par
achat du
3 juillet
1728, mort
le 21
mai 1763;
sans postérité.
2. —
Henriette-Virginie-Adrienne, baptisée à
Saint-Étienne le 18 août 1709.
3. —
Albertine- Thérèse, baptisée
à Saint-Étienne
le 25
décembre 1710, morte
en cette
paroisse le 12 juin 1729.
4. —
Henriette-Joseph, baptisée à
Saint-Étienne le 21 septembre 1712,
décédée célibataire
sur cette
paroisse le 29 avril 1792.
5. —
Charles-Joseph, qui suit,
III. 6.
—Marie Rose
Virginie de Savary, baptisée à
Saint-Étienne le 20 octobre 1715,
décédée en
cette paroisse
le 13
octobre 1762,
mariée dans
cette église,
le 6
avril 1739,
avec Charles-François
Carpentier, fils de
Charles et
d'Anne-Catherine Kerpen,
Dominique de Kerpen, écuyer
à Bruxelles, seigneur de Vertryck, Quabeck, Loofort et
Willebringen.
baptisé à Sainte-Catherine
le 19
octobre 1704,
bourgeois de Lille
par relief
du 4
mars 1739,
négociant, négociant en
dentelles, chauffe-cire en la chancellerie près le parlement de Flandre, décédé le
28 juin
1778 ;
dont :
Angélique Marie
Louise Carpentier, dame de
Prémaillez, née le 26 octobre 1748,
Lille (59), décédée le 29 mai 1785
(à l'âge de 36 ans), mariée le 23 novembre 1779,
Lille, avec Joseph Le Roux
de Bretagne, seigneur
d'Archival, né le 12 février 1755,
Douai, Nord (paroisse Saint-Jacques), décédé le 5 mai 1799,
Douai, Nord (à l'âge de 44 ans), avocat au Parlement de Flandre.
dont
Jean Victor
Carpentier de La Motte, né le 5 janvier 1799,
Paris, décédé le 5 mars 1886
(à l'âge de 87 ans), avocat près la Cour royale de Paris, marié en 1822
avec Agarithe Dareste
de La Plagne, née le 17 février 1805,
Paris, décédée le 24 septembre 1872
(à l'âge de 67 ans), dont
Léon Carpentier
de La Motte, né en 1832, ingénieur civil des mines.
Charles Jean
Carpentier de La Motte, né le 29 janvier 1844,
Paris, décédé le 17 août 1889,
Paris (à l'âge de 45 ans), secrétaire général du ministère des Finances,
trésorier-payeur général des Armées, marié le 16 novembre 1867,
Paris, avec Marie Boivin,
née le 19 novembre 1848,
décédée le 8 mai 1932
(à l'âge de 83 ans).
7. — Alexandre-Louis,
baptisé à
Saint-Étienne le 28 avril 1717. 8. — Angélique-Thérèse,
baptisée à Saint-Étienne
le 2
août 1719,
morte le
5 ventôse
an V.
9. —
Henri-Joseph, qui suivra,
III bis.
10. —
Louis-Joseph, baptisé à
Saint-Étienne le 18 février 1723.
11.
— Pierre-Joseph,
baptisé à
Saint-Étienne le 3o avril 1724,
conseiller en la chambre consulaire
de Lille,
mort le
ier ventôse
an VII,
épousa à
Lille, le
3o messidor
an IV,
Marie-Barbe-Joseph Évrard, fille
de Jean-Antoine,
négociant, et de Marie-Françoise Duhene, née
à Valenciennes
le 18
janvier 1734,
morte à
Lille le
3o novembre
1802 ;
il en
avait eu
un fils
: Louis-Joseph,
baptisé à
Saint-Sauveur le 24 août 1759
et déclaré
fils de
Pierre Marez
et de
Marie-Madeleine Tacquet, mort
à Lille
le 25
février i83i
; il
épousa, en
prairial an XIII,
Monique-Joseph Guillain, décédée
à Lille
le 9
septembre 1829, à
79 ans.
12. -
Guillaume-Joseph, baptisé à
Saint-Étienne le 21 août 1725.
13. -
Alexandre-Joseph, qui suivra,
III ter.
Les registres
d'état-civil mentionnent les
décès de
deux enfants
de Charles
de Savary
à Saint-Étienne,
le 29
octobre 1723
et le
22 juillet
1729, sans
indiquer les prénoms.
III. - Charles-Joseph
DE SAVARY,
baptisé à Saint-Etienne
le 25
septembre 1713, bourgeois
de Comines
le 12
juillet 1735,
bourgeois de Lille
par relief
du 7
avril 1739,
syndic de
la Chambre
de commerce
de cette
ville, puis
échevin, décédé paroisse
Sainte-Catherine
le 12
avril 1792.
Il épousa,
après avoir
fait ses
sommations,
par contrat
passé le
6 octobre
1738, et
à Saint-Étienne,
le même
jour, Marie-Thérèse
Cuvelier, fille de
Joseph, conseiller
du Roi,
receveur des fermes
de Sa
Majesté au
bureau général
de Lille,
et de
Marie-Jeanne Pottier, née
à Douai,
paroisse Saint-Albin, et
décédée à
Lille le
11 mars
1768 ;
dont :
1. —
Charles-Joseph-Marie, baptisé à
Sainte-Catherine le 8 juin 1739,
décédé le
5 frimaire
an X.
2. — Thérèse-Philippine-Joseph,
baptisée à Sainte-Catherine
le 25
juillet 1740,
décédée en
cette paroisse
le 9
septembre 1746.
3. —
Pierre-François-Joseph, baptisé à
Sainte-Catherine le 19 octobre 1741
décédé le
28 août
1742.
4. —
Marie-Louise-Joseph, baptisée à
Sainte-Catherine le 26 juillet 1745,
morte à
Lille le
25 novembre
1825, alliée
à Sainte-Catherine, le
5 mai
1791, à
François-Xavier de Fabricy,
écuyer, sr
de Gillevoisin,
fils de
Ponce-Charles, écuyer, ancien
officier au régiment
de. Breudelé
suisse, et
de Marie-Marguerite
Hollebecque, chevalier de
Saint-Louis, maréchal des
camps et
armée du
Roi; décédé
à Lille
le 11
floréal an
III. 5.
— Un
fils mort-né
à Sainte-Catherine
le 4
novembre 1746.
III bis. — Henri-Joseph DE
SAVARY,
« écuyer »,
sr du
Gavre, baptisé
à Saint-Étienne
le 6
février 1722,
bourgeois de Lille
par relief
du 5 septembre
1749, avocat
au Parlement
de Flandre,
nommé conseiller du
Roi à
la gouvernance
de Lille
par lettres
données à
Paris le
9 juin
1747,
décédé paroisse
Saint-Étienne le 4 février 1790.
Il épousa
à Saint-Étienne,
le 8
septembre 1748, Marie-Anne-Catherine de
Has, fille
de Pierre-Joseph
et de
Marie-Catherine-Jossine Maille, baptisée
à Saint-Étienne
le 22
janvier 1729,
décédée à
Lille le
20 juin
1768 ;
dont :
1. -
Charles-Henri, qui suit,
IV.
2. -
Thadée-Joseph-Marie, baptisé à
Saint-Étienne le 9 septembre
1750.
3. —
Étienne-Philippe-Joseph, baptisé à
Saint-Étienne le 24 octobre 1751,
mort le
25 janvier
1762.
4. -
Henriette-Josèphe, baptisée à
Saint-Étienne le 15 septembre 1756,
morte le
11 février
1757.
5. —
Pierre-Auguste, baptisé à
Saint-André le 7 mars 1760,
mort le
6 novembre
suivant.
6. —
Angélique-Henriette-Catherine, baptisée à
Saint-André le 21 février 1761,
décédée le
20 janvier
1762.
7. —
Henriette-Charlotte-Cunégonde, baptisée à
Saint-André le 4 mars 1762,
morte le
21 mars
1763.
8. —
Marie-Thérèse-Joseph, baptisée à
Saint-André le 19 avril 1765, morte
le 4
janvier 1826,
alliée à
Saint-Étienne, le 17 octobre 1786,
à Jean-Baptiste-Gabriel-Joseph
Quecq, chevalier,
sr de
Sevelingue,
fils de
Jean-Baptiste-François et de Marie-Jeanne-Joseph le Thierry,
baptisée à La Madeleine le
9 novembre
1755, bourgeois
de Lille
par relief
du 29
décembre 1786, créé
trésorier de France
au bureau
des finances
de la
généralité de Lille
le 13
mai 1786,
fonction qu'il exerça
jusqu'en 1790, conseiller
municipal de Lille
jusqu'en 1808, conseiller
général du
Nord, administrateur
des hospices
de Lille,
mort dans
cette ville
le 31
décembre 1827 ; dont postérité.
1. Il
obtint des
lettres d'honorariat
datées de
Versailles le 24 février 1773.
Plaque dans le cœur de la chapelle de
l’hospice Comtesse à Lille.
baptisé à Saint-Étienne le 8 juillet 1749, nommé conseiller du Roi à la gouvernance du souverain bailliage de Lille le 17 novembre 1772, bourgeois de cette ville par relief du 12 avril 1783, conseiller municipal de Lille de 1807 jusqu'à sa mort ; décédé dans cette ville le 26 juillet 1810. Il épousa à Sainte-Catherine, le 18 juin 1782, Alexandrine-Joseph-Marie Vimot, fille de Charles-Louis, sr de Lamissart, trésorier de Lille, et de Marie-Anne-Alexandrine Lenglart, baptisée à Saint-Étienne le 28 décembre 1761 ; dont :
Hôtel de Savary, rue
Royale, Lille
Conseiller du Roy, Trésorier de France à la Gouvernance de Lille, ne
Paroisse St-Etienne, le 8 Juillet 1749, de Henri-Joseph et de
Marie-Anne-Catherine de Has, lequel mourut Conseiller Municipal de Lille le 25
Juillet I8ro, ayant eu deux filles.
1° Alexandrine-Henriette DE SAVARY DU GAVRE, née Paroisse Ste-Catherine, le
30 Décembre 1783, décédée le 9 octobre r855, épouse de François-Alexandre QUECQ
D'HENRIPRET
2° Thérèse-Charlotte, qui suit;
VII. -- Thérèse-Charlotte DE SAVARY DU GAVRE, née Paroisse St-Etienne, le 16
Février 1789, décédée le 10 Février 1862, avait épousé le I5 Septembre 18I3
Charles-Léopold-Marie DE LA CHAUSSEE, Chevalier,
fils de Charles, Chevalier, né le 28 juillet 1753 de Charles, Chevalier,
Sgr de St-Aubin et de Marie-Beatrix Moullart de Vilmarest, page du Roi Louis
XVI, puis capitaine au régiment de Berry, Chevalier de St-Louis. (3), et
de Jeanne-Rufine-Françoise de Bourgogne, né a Tournai, le 2 Janvier 1792,
décédé a Lille, le 21 Juin 1884,
« par contrat
passé devant Dclerue et Salembier, notaires à Lille, en présence et du
consentement de plusieurs parents et amis des parties, savoir, du côté do
futur, entre autres, de dame Marie-Josèphe de la Chaussée, sa tante; de
messires Louis-Charles-Félix et Alexis Aimé Warnier de Wailly, écayers, ses
cousins-germains ; de messire Antoine-Louis-Augustin Moullart de Vilmarest,
écuyer, ancien capitaine d'infanterie; de messire Pierre Moullart de Torcy,
écuyer, ancien lieutenant-colonel au service d'Espagne; de messire
François-Michel de la Chaussée, écuyer, cousins issus de germains; de messire
Joseph-François-Marie Lallart de Ribchem, ancien capitaine d'infanterie,
chevalier de l'ordre de S. Louis ; de messire Louis - JeanBaptiste Huvino de
Bourghelles, écuyer, ancien maire <lc Lille ; de messire Philippe de
Bourgogne, écuyer, le premier, oncle, et les deux derniers, cousins-germains de
la mère du futur; et du côté de Mlle, de Savary. darne Marie -Anne- Alexandrine
Lenglart, veuve de Charles-Louis Virnot de Lamissart, ancien trésorier de la
ville de Lille, son aïeule maternelle ; de demoiselle Alexandrine-Henriette de
Savary, sa sœur germaine ; de Jean-Baptiste-Gabriel-Joseph Quccq, écuyer,
ancien trésorier de France, membre du collège électoral et du conseil-général
du département du l\ord. oncle allié du côté paternel, de
François-Emmanuel-Désiré Quecq, écuyer, ancien trésorier de France, et de
Marie-Jean-Charles Gennard, receveur des domaines à Lille, oncles alliés du
côté maternel. »
Ils laissent quatre enfants ; Le 19 Décembre 1876, MM. Charles de la
Chaussée et Jules de Vicq, avaient par devant Me Piat, notaire a Lille, signé
un acte de notoriété concernant Charles le Thierry d'Ennequin, dont Madame
Désiré Le Thierry avait recueilli les éléments aux Archives.
1° Elisabeth-Zénobie DE LA CHAUSSEE, née le 5 Novembre 18r6, décédée au château
d'Estaimbourg, près Tournay, le 27 Juillet 1885, s'était mariée en 1838 a
Charles DE BOURGOGNE, chevalier, fils de Philippe (3), Page du Roi, et de
Marie-Claire-Joseph-Julie de Brandt, marquise de Maizieres,
né à Tournai le 8 Février 18IO, Chevalier des Ordres de Léopold et de
St-Jean de Jérusalem, décédé a Estaimbourg le 24 Mars 1886, dont deux enfants ;
Philippe de Bourgogne, Chevalier, né à Lille le 28 Janvier 1774, entra aux
pages du Roi en 1789. En 1792 il fut nomme premier page (dignité qui au bout de
quatre années conférait le grade de capitaine de cavalerie).
Il avait été de service dans les appartements .du roi le 20 Juin 1791 mais il
n’apprit la fuite de la famille royale que le lendemain. Arrêté avec deux
de ses camarades, il fut maltraite par la populace qui voulait le pendre a un
réverbère dans la rue St-Honore, près du Palais Royal lorsqu'un escadron de
gendarmes vint l'arracher des mains des forcenés.
Au 20 Juin 1792 Philippe de Bourgogne resta constamment près du Roi et le 10
aout il fut du petit nombre des serviteurs et des gardes nationaux fideles qui
lui firent un rempart de leur corps. Il l'accompagna jusqu'a l'entrée de
l'assemblée ou il ne fut point admis, mais où son habit de premier page lui
attira une décharge qui tua un garde à ses cotés.
Il rejoignit l'armée des Princes, y re9ut au nom du Roi un brevet de
capitaine des Chasseurs de Calonne signe par Monsieur et le Comte d' Artois le
II septembre 1792, et prit part à la défense de Maëstricht ce qui lui valut le
titre de Bourgeois de cette ville.
DE BOURGOGNE: écartelé au 1e et 4e semés de France Ii la bordure componée
d'argent et de gueules, qui est de BOURGOGNE moderne) au 2 et 3" bande
d'or et d'azur de 6 pièces a la bordure de gueules (qui est de BOURGOGNE
ancien) et sur le tout d'or au lion de sable orne et compossé de gueules (qui
est de FLANDRE). Les écartelures brisées d'un champagne d'or a la pointe de
l'écu. V. LA CHESNAYE-DES-BOIS. Cette famille est issue de Jean II de
Bourgogne ne a Dijon en 1404 du Duc Jean sans Peur, et d'Agnès de Croy, fille
de Jean, Sire de Renty et de Marguerite de Craon.
Le Château d'Estaimbourg servit de résidence secondaire aux Amédée
Prouvost: "Le château
d'Estaimbourg appartenait à des descendants (par la main gauche) des ducs de
Bourgogne et était situé en Belgique dans le Hainaut, entre Pecq et Nichan.
C'était une grande construction d'aspect assez banal et noirâtre, mais de
proportions plutôt impressionnantes. Au milieu d'une pièce d'eau le bâtiment
offrait des logements tellement vastes que souvent il comptait une trentaine
d'habitants, tous très à l’aise. Chaque famille avait son quartier bien à
elle. C'était la joie des enfants les soirs d'arrivées, que ces grands
corridors nus et vides desservant les chambres. Le coté de la bibliothèque de
M. de Bourgogne était réservé à Mme Prouvost, il semblait un asile de
mystère digne de respect. II y avait l’ aile droite, quartier de M. le Chanoine
de Bourgogne dont on voyait dans les portraits du vestibule la figure jeune et
rosée un peu poupine malgré son rochet de dentelle, puis la chambre de
Télémaque chère aux collégiens à cause d'un grand dessin représentant le héros
grec. Les meubles, dont quelques-uns de prix, avaient tous un air vieillot des
châteaux inhabités depuis de longues années. La fade odeur de l’entrée recelait
un peu de désuétude, cependant, par de longues fenêtres, on avait de jolis
aperçus de campagne. Le mont de la Trinite se profilait comme une taupinière
sur un grand clé dominant la plaine et servait de baromètre ; on le trouvait
bleu empanaché, et c'était merveille de voir que le temps était toujours en rapport
avec les prévisions données par la montagne. Puis la pièce d'eau, la barque, le
pont menant au bois de sapins ou la vigne verge rosissait si fort des le mois
d'aout et flamboyait d'un rouge de feu des septembres, et les grands espaces,
les allées sombres et ombragées, vrais délices pour les promenades du matin ou
les lièvres vous barraient le passage, ou sautillaient gentiment les animaux
apprivoises. Lors des fenaisons, les grandes pelouses odorantes offraient avec
leurs meules de foin les taches de vieil argent qui tranchaient sur le vert
sombre des sapins.
Dans les parages du potager, comment dire les appâts de ces murs couverts de
pèches et ces pruniers en plein vent qu’on balançait sans respect pour voir
tomber les fruits tièdes de soleil et juteux de leur sucre. Les petits murs,
barrières et enclos variés qui divisaient le coin du potager déjà grand comme
un petit empire, permettaient aux intrigants dévastateurs de se dérober par un
bout ou par l’ autre lorsqu’ils entendaient un pas de jardiner. On retombait
alors dans le parc de framboisiers ou dans les plates-bandes de fraisiers et on
revenait au château, l’estomac et la conscience un peu chargée mais le cœur et
la tête ensoleillés par l’ivresse de la nature. La vie à Estaimbourg était très
monotone, point n'est besoin de le dissimuler, et quoique ces souvenirs n'aient
le droit d’évoquer aucune satire, il est avéré qu'on cherchait l’ ombre du parc
pour parer aux inconvénients du soleil, puis le soleil pour se réchauffer
de la fraicheur de l’ ombre, qu'on y discutait avec un esprit charitable et
plein de douceur de I’ opportunité d'un salon au nord ou au midi, qu'on y
cherchait avec une inaltérable patience le bien -être des marmots chéris qu'il
fallait tenir un peu éloignés et qu'on emmenait de temps en temps pour ne pas
trop fatiguer les oreilles maternelles. On parlait aussi pendant les repas des
recettes culinaires les plus agréables au palais. Au moins la médisance était
éloignée de ces conversations. Le soir enfin, on s'endormait en remerciant la
Bonne Providence de tant de jodles goutées dans une paix si profonde. On ne se
plaignait cependant pas de la monotone des jours. L'influence très bien faisant
de Mme Prouvost se faisait sentir très douce à tous, grands et petits. Avec
l’âge, elle était devenue encore plus indulgente, plus peleuse si possible,
toujours souriante de ce bon sourire qui désarmait les moins bien
intentionnés. On la sentait recueille dans une profonde ferveur, et qui aurait
ose exprimer une plainte, manifester un mécontentement?
Elle se faisait toute a tous et ne se réservait que de longues stations à l’
église si proche du château que la grille du parc séparait seulement. L'église
était, grâce à ses soins, toujours bien tenue et ornée de fleurs. Elle
était sans style avec son porche bas, le petit cimetière a l’ entrée, et
évoquait, cette petite église de village, un sentiment attendri en contemplant
la simplicité de son architecture, I’ allure un peu barbare de son clocher, et
on se répétait volontiers cette strophe chaque fois qu'on y entrait : Salut, je
te revois encore,
Aussi pauvre, mais plus touchante Mon clocher d'ardoise que dore La pourpre du
soleil couchant Parmi les arbres et les tuiles je vois encore se pencher son
coq aux ailes immobiles Mon vieux clocher.
A l’intérieur, les tombeaux de la famille de Bourgogne étaient le seul document
intéressant. Les fleurs de papier ornaient la statue de Saint-Ghislain, l’orgue
tremblotant auquel il manquait la moitié des touches et des jeux, ronflait sous
les doigts du sacristain, menuisier du village. Le parfum d'encens mélange aux
senteurs de moisi, avec la sensation de fraicheur d'une cave, tout cela vous
prenait à la gorge, mais on y priait bien et les prônes de la cure
étaient écoutes sans broncher.
Mme Prouvost recevait de temps en temps son curé et les curés des environs,
elle avait un grand respect pour les prêtres et peut-être avait demande depuis
longtemps à Dieu la faveur de donner à l’Eglise un membre de sa famille.
L'ainé de ses petits-fils, Henri Lestienne, le tout premier de cette lignée de
27 petits-enfants qui entoura sa vieillesse, fut appelée au sacerdoce. Elle put
jouir des émotions si douces de sa première messe. Dans la sainteté d'une telle
vocation, Il remplit une trop courte carrière de bonnes ouvres de fondations
charitables et d'exercices multiples de Dévouement. Il fut prés de sa
grand-mère pour lui donner les consolations de la foi et lui fermer les yeux.
Dieu couronna cette âme de prêtre en le ceignant de l’auréole des Saints, car
il mourut au champ d'honneur, comme aumôner militaire, en juin 1915, ayant été
plus loin que son devoir, aussi loin que son ardeur de dévouement pouvait le
conduire.
Maintenant les dernières années de Mme Prouvost sont comptées.
Elle revient à Estaimbourg cependant tous les étés. Les soirées, par les
chaleurs, se passaient dans la grande galère d'entrée. Malgré son
affaiblissement, elle pouvait encore faire sa partie de whist avec un de ses
gendres ou de ses petits-fils. Les plus remuants sortaient jusqu'a neuf heures
pour chercher des vers luisants ou étudier la cosmographe avec un oncle
complaisant, mais les veillées se terminales tôt à cause du lever matinal pour
la messe et aussi du départ pour Roubaix d'une partie des hôtes. En 1902 l’état
de Mme Prouvost devenant alarmant, on lui recommanda le grand air et le repos
d'Estaimbourg. Elle y arriva très fatiguée a la fin de juin. Elle s'affaiblit
très rapidement et rendit son âme à Dieu le 25 juillet. L'agonale avait été
longue et apparemment douce, avec des sursauts de vêle et des phases de
prostration complète. Tous ceux qui l’approchaient étaient frappés de son
aspect si calme, de son expression d'aménité, Celle qu'on lui avait toujours
connue.
L'abbé, son petit-fils, ne la quittait pas. Le dernier soupir étant proche, il
attendit jusqu'à midi et demi pour y assister et put de suite dire la
sainte Messe dans la petite église qui avait été si souvent témoin des oraisons
de sa sainte grand-mère. Deux de ses cousins servirent, la messe, et toute la
famille y assista, cherchant à travers le passage cruel de cette terre à
un monde meilleur, la figure de celle qui entrait dans le triomphe et pouvait
entendre les paroles saintes. « Bon et fidèle serviteur, voici la récompense
que je t’ai préparée ».
Souvenirs de Madame Amédée II Prouvost, née Marie Bénat, ici au sujet de ses
beaux parents:
D'UN SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE, SOUVENIRS D'UNE GRAND'MERE
Présentés par son petit fils Jacques Toulemonde Roubaix,
1970-1971
A Marie DE BOURGOGNE, née le 14 Avril 1839, mariée à N. de MAROLLES;
postérité;
B Jean, né à Tournay, le 16 Avril 1843, vicaire à la Paroisse Ste-Marguerite de
Tournay.
2° Aurélie-Caroline-Clémence, née le 28 Juin 1822, décédée le 1er Janvier 1874,
bienfaitrice de l'Ordre des religieuses Auxiliatrices des âmes du Purgatoire (A
cet ordre, fonde-par Eugénie Smet, Aurélie de la Chaussée légua un immeuble,
sis rue Nationale a Lille) ;
3° Charles-Désiré-Henri, qui suivra ;
4° Clémentine-Eugénie, née le 23 Mai 1831, alliée le 14 Octobre 1862 a
Charles-Pierre-Pépin GAILLARD, baron DE BLAIRVILLE, fils de Félix-Constant et
de Charlotte-Ludivine de Beaulaincourt, né à la Beuvrière, le 2r Février' 182r,
chef d'Escadron d' Artillerie, Chevalier de la Légion d'Honneur, décédé a
Arcachon le 28 Mars 1889, dont postérité.
VIII. - Charles-Désiré-Henri DE LA CHAUSSEE, fils de Charles et de Thérèse de
Savary, ne a Lille le 6 Septembre 1825, Conseiller référendaire a la Cour des
Comptes, décédé à Paris, le 1° Juin 1886, épousa en premières noces a Paris, le
21 Février 1854, Alice-Adelaïde RANFRAI DE LA BAJONNIERE, fille d'
Armand-Henri, et de N. Davous, née en 183I, décédée à Strasbourg le 27 Mars
1869. En secondes, noces il épousa le 26 Juin 1880, a Versailles,
Jeanne-Rose-Louise DE PORTES d'Amblérien, fille de Claude-Louis-Amédée, et de
Cécile-Victoire de Gascq, née en 184I, décédée a Toulouse, le 29 Mai 1895,
dont:
1° Antoinette-Marie-Charlotte- Yvonne, née en 1857, décédée au château de la
Bijoire (Vendée), le 17 Septembre 1862 ;
2° Daniel-Charles-Marie, ne le 10 Mai 186I, attaché d’Ambassade.
3° Aurèlie-Félicie-Marie-Thérèse, née le 11. Novembre 1863, mariée 1° Juin
1888, à Paul-Marie-Joseph-Adolphe COLLINET, vicomte de LA SALLE, fils de
Marie-Edmond-Aime, et de Marie-Armande de St-Priest, né à Seur le 26 Octobre
r855, capitaine d'infanterie, veuf de Marguerite-Louise-Antoinette Perier;
4° Eugénie, morte en bas-âge.
III ter. — Alexandre-Joseph DE SAVARY,
écuyer, sgr
du Marais,
baptisé à
Saint-Étienne le 10 février 1727,
cornette au régiment
de Tallerand,
bourgeois de Douai
le 20
juillet 1756,
contrôleur de
la maison
du Roi,
décédé paroisse
Saint-Étienne le 13 novembre 1782.
Il épousa
à Sainte-Catherine,
le 25
septembre 1752, Marie-Anne-Françoise Legrand, fille
de Jean-François,
notaire, et de
Madeleine-Angélique de Hennin,
baptisée à Saint-Étienne
le 7
septembre
1725, décédée
le 9
mars 1789
; dont
:
I. —
Angélique, baptisée à
Saint-Étienne le 2 octobre 1752,
fille légitimée,
morte à
Paris le
7 janvier
1761.
2. —
Henri-Joseph, baptisé à
Saint-André le 3o octobre 1753,
capitaine au régiment
colonelle générale cavalerie,
marié à
Tours, le
22 mai
1780, avec
Perrine-Françoise Butté de
Saché ;
dont
il eut
: a.
— Jean-Henri,
né à
Saché le
4 mars
1781, mort
à Lille
paroisse Saint-Étienne le
7 juin
1786.
b. —
Anne-Jeanne-Françoise, née à Saché le
27 octobre
1783, mariée
en l'an
XI à
son cousin
germain maternel.
3. —
Un fils,
né à
Paris, mort
jeune, paroisse
Saint-Sulpice. 4. — Un autre
fils, né
à Paris,
mort jeune.
5. —
Alexandrine-Thérèse, baptisée à
Saint-Sulpice le 1er août 1759,
morte le
5 février
1761.
6.
— Alexandrine-Marie-Étienne, baptisée à
Saint-Sulpice le 11 février
1761, morte à Lille paroisse Saint-Étienne le 6
février 1764. 7. — Angélique-Étienne-Louise,
baptisée à Saint-Sulpice le 24
août 1764, morte à Paris le 9 juin 1767. 8. — Marie-Marguerite-Michèle, née à
Paris le 13 décembre
1767, baptisée à Saint-Sulpice le 3 janvier suivant, morte à Lille paroisse
Sainte-Catherine le 19 avril 1788.
Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, 2012-130261