De
Bourgogne-Herlaer
Blason:
écartelé au 1° et ° semés de France à la bordure componée d'argent et de
gueules, qui est de BOURGOGNE moderne
au 2
et 3e bandé d'or et d'azur de 6 pièces à la bordure de gueules, qui est de
BOURGOGNE ancien,
et sur
le tout d'or au lion de sable orne et compossé de gueules (qui est de FLANDRE).
Les
écartelures brisées d'un champagne d'or a la pointe de l'écu. V.
Cette
famille est issue de Jean II de Bourgogne ne à. Dijon en 1404 du Duc Jean sans
Peur, et d'Agnès de Croy, fille de Jean, Sire de Renty et de Marguerite de
Craon.
Philippe de
Bourgogne, Chevalier, né à Lille le 28 Janvier 1774, entra aux pages du Roi
en 1789. En 1792, il fut nommé premier page (dignité qui au bout de quatre
années conférait le grade de capitaine de cavalerie).
II avait été
de service dans les appartements, du roi le 20 Juin 1791 mais i1 n'apprit la
fuite de la famille royale que le lendemain. Arrêté avec deux de ses camarades,
il fut maltraité par la populace qui voulait le pendre à un réverbère dans la
rue St-Honore, près du Palais Royal lorsqu'un escadron de gendarmes vint
l'arracher des mains des forcenés.
Au 20 Juin
1792, Philippe de Bourgogne resta constamment près du Roi et, le 10 août, il
fut du petit nombre des serviteurs et des gardes nationaux fidèles qui
lui firent un rempart de leur corps. II l'accompagna jusqu'à l’entrée de
l'assemblée ou il ne fut point admis, mais ou son habit de premier page lui
attira une décharge qui tua un garde a. ses cotes.
II rejoignit
l'armée des Princes, y reçut au nom du Roi un brevet de capitaine des Chasseurs
de Calonne signé par Monsieur et le Comte d’Artois le II septembre 1792, et
prit part à la défense de Maëstricht ce qui lui valut le titre de Bourgeois de
cette ville.
La petite-fille
d’Alexandrine Virnot de Lamissart épousa Charles de Bourgogne, chevalier, fils
de Philippe :
1
Charles-Louis VIRNOT DE LAMISSART, de Musemberg,
second fils
de Dominique et de Marie Cousin, baptise a St-Etienne le 13 Janvier 1737,
licencie es-lois, Bourgeois de Lille par relief du 3 Avril 1761, avocat au
Parlement de Flandre, Procureur du Roi aux Eaux et Forets. 11 fit le
dénombrement de deux fiefs a Bailleul en Avril 1782, et celui du fief de
Musemberg à Séquedin en Janvier 1785, et fut Conseiller Municipal en 1807 et
Trésorier de
Le 2 Juin
1760, à St-Etienne, il avait épouse Marie Alexandrine LENGLART, fille de
Nicolas-Hubert et d' Alexandrine Carpentier, baptisée dans cette églises le 12
Janvier 1742, décédée le 30 Juin I8I5, ayant eu neuf enfants : Alexandrine qui
suit, Charlotte qui épousa François-Désiré QUECQ, Sgr d'HENRIPRET, Urbain,
Pierre, Hubert, Rose qui épousa Jean Baptiste PROUVOST, Catherine qui épousa
son cousin Dominique-François VIRNOT, Louis Urbain qui épousa
Aimée-Joseph PROUVOST
2 A lexandrine-Charlotte- Joseph--
Marie V IRNOT DE LAMISSART,
née le 28
Décembre r76I, de Charles et de Marie Lenglart, décédée le 8 Avril 1832, épousa
le 18 Juin 1782, Charles Henri DE SAVARY, Sgr DU GAVRE,
(Conseiller
du Roy, Trésorier de France a
3 Thérèse-Charlotte DE SAVARY DU GAVRE,
née Paroisse
St-Etienne, le 16 Février 1789, décédée le 10 Février 1862, avait épousé le 15
Septembre 1813 Charles-Léopold-Alarie DE
Chevalier,
fils de Charles, Chevalier, ne le 28 Juillet 1753 de Charles, Chevalier, Sgr de
St-Aubin et de Marie-Beatrix Moullart de Vilmarest, page du Roi Louis XVI, puis
capitaine au régiment de Berry, Chevalier de St-Louis. (DE
4 : Elisabeth-Zénobie
DE
Née le 5
Novembre r8r6, décédée au château d'Estaimbourg, près Tournay, le 27 Juillet
1885, s'était mariée en 1838 à Charles DE BOURGOGNE,
chevalier,
fils de Philippe (voir ci-dessous), Page du Roi, et de Marie-Claire Joseph-
Julie de Brandt, marquise de Maizières, né à Tournai le 8 Février 1810,
Chevalier des Ordres de Léopold et de St Jean de Jérusalem, décédé à
Estaimbourg le 24 Mars 1886, dont deux enfants ;
1° Marie DE
BOURGOGNE, née le 14 Avril 1839, mariée à N. de MAROLLES; postérité;
2° Jean, né
à Tournay, le 16 Avril 1843, vicaire à
Château d’Estaimbourg
La
seigneurie d'Estaimbourg est mentionnée dès le 12ème s. Au cours des siècles,
elle passe entre les mains de diverses familles dont les derniers, les de
Bourgogne,
font construire l'actuel château. Celui-ci n'est pas le premier bâti
sur le site. En effet, les archives mentionnent deux destructions. L'une en
1340, durant la Guerre de Cent Ans.
L'autre en 1478, par les troupes françaises
de Louis XI. Après sa fonction castrale, le château acquiert celle de maison
communale. Aujourd'hui, il est devenu un parc de loisir de 14 ha.
Le château
est de style néo-médiéval, en briques et pierre. C'est un bâtiment de 2 étages
sous toiture en bâtière et à pignons à gradins. Il est entouré de douves,
franchissables par un pont à une arche. A proximité, se trouvent des
dépendances de style néo-classique.
Le mariage
d’Olivier et Ingrid Virnot à Estaimbourg
Le château d’Estaimbourg a été la résidence de campagne d' Amédée I (1819-1885) et Joséphine Prouvost, née Yon
"Le château
d'Estaimbourg appartenait à des descendants (par la main gauche) des ducs de
Bourgogne et était situé en Belgique dans le Hainaut, entre Pecq et Nichan. C'était
une grande construction d'aspect assez banal et noirâtre, mais de proportions
plutôt impressionnantes. Au milieu d'une pièce d'eau le bâtiment offrait des
logements tellement vastes que souvent il comptait une trentaine d'habitants,
tous très à l’aise. Chaque famille avait son quartier bien à elle.
C'était la joie des enfants les soirs d'arrivées, que ces grands corridors nus
et vides desservant les chambres. Le coté de la bibliothèque de M. de Bourgogne
était réservé à Mme Prouvost, il semblait un asile de mystère digne de
respect. II y avait l’ aile droite, quartier de M. le Chanoine de Bourgogne
dont on voyait dans les portraits du vestibule la figure jeune et rosée un peu
poupine malgré son rochet de dentelle, puis la chambre de Télémaque chère aux
collégiens à cause d'un grand dessin représentant le héros grec. Les meubles,
dont quelques-uns de prix, avaient tous un air vieillot des châteaux inhabités
depuis de longues années. La fade odeur de l’entrée recelait un peu de
désuétude, cependant, par de longues fenêtres, on avait de jolis aperçus de
campagne. Le mont de la Trinite se profilait comme une taupinière sur un grand
clé dominant la plaine et servait de baromètre ; on le trouvait bleu empanaché,
et c'était merveille de voir que le temps était toujours en rapport avec les
prévisions données par la montagne. Puis la pièce d'eau, la barque, le pont
menant au bois de sapins ou la vigne verge rosissait si fort des le mois d'aout
et flamboyait d'un rouge de feu des septembres, et les grands espaces, les
allées sombres et ombragées, vrais délices pour les promenades du matin ou les
lièvres vous barraient le passage, ou sautillaient gentiment les animaux
apprivoises. Lors des fenaisons, les grandes pelouses odorantes offraient avec
leurs meules de foin les taches de vieil argent qui tranchaient sur le vert
sombre des sapins.
Dans les parages du
potager, comment dire les appâts de ces murs couverts de pèches et ces pruniers
en plein vent qu’on balançait sans respect pour voir tomber les fruits tièdes de
soleil et juteux de leur sucre. Les petits murs, barrières et enclos variés qui
divisaient le coin du potager déjà grand comme un petit empire, permettaient
aux intrigants dévastateurs de se dérober par un bout ou par l’ autre
lorsqu’ils entendaient un pas de jardiner. On retombait alors dans le parc de
framboisiers ou dans les plates-bandes de fraisiers et on revenait au château,
l’estomac et la conscience un peu chargée mais le cœur et la tête ensoleillés
par l’ivresse de la nature. La vie à Estaimbourg était très monotone, point
n'est besoin de le dissimuler, et quoique ces souvenirs n'aient le droit
d’évoquer aucune satire, il est avéré qu'on cherchait l’ ombre du parc pour
parer aux inconvénients du soleil, puis le soleil pour se réchauffer de
la fraicheur de l’ ombre, qu'on y discutait avec un esprit charitable et plein
de douceur de I’ opportunité d'un salon au nord ou au midi, qu'on y cherchait
avec une inaltérable patience le bien -être des marmots chéris qu'il fallait
tenir un peu éloignés et qu'on emmenait de temps en temps pour ne pas trop
fatiguer les oreilles maternelles. On parlait aussi pendant les repas des
recettes culinaires les plus agréables au palais. Au moins la médisance était
éloignée de ces conversations. Le soir enfin, on s'endormait en remerciant la
Bonne Providence de tant de jodles goutées dans une paix si profonde. On ne se
plaignait cependant pas de la monotone des jours. L'influence très bien faisant
de Mme Prouvost se faisait sentir très douce à tous, grands et petits. Avec
l’âge, elle était devenue encore plus indulgente, plus peleuse si possible,
toujours souriante de ce bon sourire qui désarmait les moins bien
intentionnés. On la sentait recueille dans une profonde ferveur, et qui aurait
ose exprimer une plainte, manifester un mécontentement?
Elle se faisait toute a
tous et ne se réservait que de longues stations à l’ église si proche du
château que la grille du parc séparait seulement. L'église était, grâce à ses
soins, toujours bien tenue et ornée de fleurs. Elle était sans style avec
son porche bas, le petit cimetière a l’ entrée, et évoquait, cette petite
église de village, un sentiment attendri en contemplant la simplicité de son
architecture, I’ allure un peu barbare de son clocher, et on se répétait
volontiers cette strophe chaque fois qu'on y entrait : Salut, je te revois
encore,
Aussi pauvre, mais plus
touchante Mon clocher d'ardoise que dore La pourpre du soleil couchant Parmi
les arbres et les tuiles je vois encore se pencher son coq aux ailes immobiles
Mon vieux clocher
A l’intérieur, les
tombeaux de la famille de Bourgogne étaient le seul document intéressant. Les
fleurs de papier ornaient la statue de Saint-Ghislain, l’orgue tremblotant
auquel il manquait la moitié des touches et des jeux, ronflait sous les doigts
du sacristain, menuisier du village. Le parfum d'encens mélange aux senteurs de
moisi, avec la sensation de fraicheur d'une cave, tout cela vous prenait à la
gorge, mais on y priait bien et les prônes de la cure étaient écoutes
sans broncher.
Mme Prouvost recevait
de temps en temps son curé et les curés des environs, elle avait un grand
respect pour les prêtres et peut-être avait demande depuis longtemps à Dieu la
faveur de donner à l’Eglise un membre de sa famille.
L'ainé de ses
petits-fils, Henri Lestienne, le tout premier de cette lignée de 27
petits-enfants qui entoura sa vieillesse, fut appelée au sacerdoce. Elle put
jouir des émotions si douces de sa première messe. Dans la sainteté d'une telle
vocation, Il remplit une trop courte carrière de bonnes ouvres de fondations
charitables et d'exercices multiples de Dévouement. Il fut prés de sa
grand-mère pour lui donner les consolations de la foi et lui fermer les yeux.
Dieu couronna cette âme
de prêtre en le ceignant de l’auréole des Saints, car il mourut au champ
d'honneur, comme aumôner militaire, en juin 1915, ayant été plus loin que son
devoir, aussi loin que son ardeur de dévouement pouvait le conduire.
Maintenant les
dernières années de Mme Prouvost sont comptées.
Elle revient à
Estaimbourg cependant tous les étés. Les soirées, par les chaleurs, se
passaient dans la grande galère d'entrée. Malgré son affaiblissement, elle
pouvait encore faire sa partie de whist avec un de ses gendres ou de ses
petits-fils. Les plus remuants sortaient jusqu'a neuf heures pour chercher des
vers luisants ou étudier la cosmographe avec un oncle complaisant, mais les
veillées se terminales tôt à cause du lever matinal pour la messe et aussi du
départ pour Roubaix d'une partie des hôtes. En 1902 l’état de Mme Prouvost devenant
alarmant, on lui recommanda le grand air et le repos d'Estaimbourg. Elle y
arriva très fatiguée a la fin de juin. Elle s'affaiblit très rapidement et
rendit son âme à Dieu le 25 juillet. L'agonale avait été longue et apparemment
douce, avec des sursauts de vêle et des phases de prostration complète. Tous
ceux qui l’approchaient étaient frappés de son aspect si calme, de son
expression d'aménité, Celle qu'on lui avait toujours connue.
L'abbé,
son petit-fils, ne la quittait pas. Le dernier soupir étant proche, il attendit
jusqu'à midi et demi pour y assister et put de suite dire la sainte Messe
dans la petite église qui avait été si souvent témoin des oraisons de sa sainte
grand-mère. Deux de ses cousins servirent, la messe, et toute la famille y
assista, cherchant à travers le passage cruel de cette terre à un monde
meilleur, la figure de celle qui entrait dans le triomphe et pouvait entendre
les paroles saintes. « Bon et fidèle serviteur, voici la récompense que je t’ai
préparée ». D'UN
SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE,
SOUVENIRS
D'UNE GRAND'MERE PRESENTES PAR SON PETIT-FILS