Les Virnot-Virnot de Lamissart
Dès
son arrivée, Urbain Virnot occupa des
fonctions de premier plan dans cette ville: il fut bourgeois de Lille,
comme
ses descendants, et épousa l'héritière d'une
antique famille des Flandres,
Simone de Berlaimont. Son fils Urbain fut Conseiller du Roi,
Contrôleur
des guerres à Honschoote. Ses descendants s'illustrèrent
au service de la ville et purent exercer un
rayonnement culturel. que nous nous attacherons à
décrire. Ils s’allièrent et se
trouvèrent apparentés avec un petit nombre de familles
qu'a magnifiquement étudié Charles le Thierry
d'Ennequin : elles
s'appelaient Lenglart, Le Thierry d'Ennequin, Quecq d'Henripret, de Raismes,
Defosseux, Prouvost, Aronio de Romblay, Savary de Gavre, Derode, Smet, Barrois.
Ces familles patriciennes, souvent liées au négoce,
étaient, le plus souvent,
en cours d'annoblissement, beaucoup le furent: les deux frères,
Urbain Dominique Virnot et Charles Louis Virnot de Lamissart au
XVIII° incarnèrent bien les options que pouvaient choisir
les notables, à la
veille de la Révolution Française, et pourraient à
eux seuls constituer la
matière d'une passionnante étude, d'autant que
d'importantes archives ont été
conservées. Nous nous attacherons à
étudier les personnages qui ont illustré
cette famille.
Le roman de Christian Prouvost-Virnot
" A demeure" en est inspiré, reprenant des faits réels:
" Les Stradin venaient de Lombardie qu'ils avaient quittée
à la fin du XV°
siècle, par suite d'évènements
indéterminés; à l'époque, les
échanges réguliers économiques et culturels, mais
aussi les
invasions, les guerres, la misère, les épidémies,
provoquaient d'importants
courants migratoires par le col du Brenner, entre l'Italie du Nord et
les
Flandres. Catherine de Stradin ironisait souvent: "n'oubliez pas
que nous sommes des
immigrés!..." En tous cas, leur position leur valut une
insertion
immédiate dans la meilleure société. Sous la
monarchie, ils possédaient
d'immenses terrains dans la périphérie lilloise qui leur
valurent d'entretenir
d'étroites relations avec le Maréchal Vauban, lors
de l'édification de la
Citadelle. On donnait dans l'hôtel de la rue Royale, des bals et
de brillantes réceptions,
mais aussi des soirées littéraires ou théatrales
très prisées. Lors de sa fuite
à Gand, au moment des Cents-Jours, l'infortuné roi Louis
XVIII accepta leur
hospitalité.
A l'occasion d'un voyage officiel, Charles X les honora de son auguste
présence. Pasteur comptait parmi les amis proches. Les
parents de Charles de Gaulle rendaient visite, en voisins, de leur
maison
de la rue Princesse. Il eut suffit, sous l'un des règnes, de la
démarche
légitime d'un Stradin pour que l'annoblissement consacrât
la notoriété et le
mérite. Il n'en fut rien, par souci, sans doute, de rester en
retrait, loin des
sollicitations et des prébendes, mais ils en possédaient
l'esprit. La vie
terrienne, l'enracinement au pays, le culte des vraies valeurs les
rendaient
dépositaires des plus anciennes traditions. Pourtant de
génération en
génération, trop à l'abri d'un rempart
privilégié, ils se laissèrent grignoter par
les nouvelles puissances d'argent qui
cherchaient des terrains pour édifier usines, entrepots, ateliers (...)
Ni regret, ni amertume, le fatalisme devant la loi du renouvellement
des choses
et la soumission à la volonté divine. les Stradin sont
forgés de la chrétienté. On croit en Dieu, avec
une fois
vivace, le sentiment qu'on transite sur terre avec
l'éphémère du papillon. On
doit mériter son Ciel, d'où le détachement des
biens matériels, à l'usage des
autres.".
Les
monographies les plus détaillées sont souvent issues de
l'ouvrage de 1930 sur ces familles écrit par
Charles Le Thierry d'Ennequin:
nous voulons lui rendre hommage. Il est donc co-auteur de cette étude.
« Charles-Désiré Le Thierry d’Ennequin,
petit fils de Désiré Le Thierry
d’Ennequin -Delebecque, né à Lille le 6 janvier 1860, 11, rue des Buisses, dans
une ancienne maison datant de 1727, précédemment habitée par Henri Deleruyelle,
le 6/01/1860, licencié en droit et sculpteur, mort à Paris le 14/06/1929
et inhumé à Flers-Les-Lille, avec ses ancêtres, dans un caveau de style grec
qu'il avait fait ériger.
Sa mère était la fille de l'éminent
maire et héros de Lille, Jean Baptiste Smet, Chevalier de la Légion d'honneur,
dont voici le château du Recueil à Flers près de Lille. qui restera dans sa descendance
jusqu'aux années 1980.
Après avoir acquis quelques notions
d'astronomie, de paléontologie, et soigneusement scruté les textes bibliques,
les Beaux-arts et l' archéologie furent l'objet de ses études et de ses
voyages. Cité par Lavignac comme fervent Wagnérien, M. LTE contribua de ses deniers à
faire connaitre en Octobre 1899, à Paris l’opéra de Tristan et Yseult,
fréquenta les musées d'Europe, des Etats-Unis et du Japon. Au Musée de la Ville de Lille, il laissa par testament
plusieurs œuvres
décoratives inspirées par ses séjours
répétés aux Indes, en Grèce, en Palestine
et en Egypte : le Rishi l’ancêtre en prière,
Pasiphaé, Némésis (le titre
en grec chypriote de droite à gauche), Danaé, la harpie,
cires perdues ;
Judith devant Holopherne, statuette en ivoire ; Moïse, qui,
après avoir
emprunté aux égyptiens leurs vases d’or et
d’argent, pour les en dépouiller,
entraîne le peuple de Dieu à la conquête des terres
des Cananéen, marbre jaune
de Sienne ; Salomé dansant, cire perdue ; Jean
Baptiste Smet,
maire de Lille, son grand père; Le colonel Albéric Smet
à Sedan, cire perdue;
le duc Philippe de Bourgogne, Cupidon, La sorcière, statuettes
en bleu turquin,
en marbre Savarezza, en ivoire ; Persée délivrant
Andromède, pendentif
pectoral en or émaillé par Tourette ; des vases, des
plateaux, des
lampes ; de l’orfèvrerie, des bijoux etc; il eut le
rare bonheur de
pouvoir étudier sous leurs formes diverses et jusque dans la
mélancolique
poésie de leurs ruines, tous ces rêves de beauté
dont tant de civilisations ont
parsemé le Monde, et notamment les temples de Bijanagar
dévastés en 1564, de
Khajurao, de Magda, du Guzrat, de l'Orissa" d'Angkor, de Boroboudha que
l’indifférence et l’abandon ont voués
à la mort. Sur les Merveilles
architecturales, éparses dans les brousses de l'Orient. V.
FERGUSSON, History
of indian and eastern architecture. LEBON: La civilisation de l'Inde
(1887). La
peste et le choléra qui ravageaient les Indes à ces
époques, il les affronta
deux fois impunément, mais pas tout à fait la cruelle
maladie coloniale qui
avait déjà emporté son cousin Carlos Barrois. De
Charles Le Thierry d'Ennequin à 25 ans, il existe un buste en
bronze par
Samain, artiste belge, Prix de Rome.
Auteur d’une généalogie sur sa
famille, commencée par Octavie
Désiré le Thierry-Smet dès 1868. Il y a une autre généalogie faite par Denis du
Péage, publiée parla Societe d’études de la province de Cambrai ;Lille
Lefebvre-Ducrocq 1906.
Quelques pensées:
Le principe des (vraies) élites
: SERVIR
Notre première devise : « Tout à sa juste place ».
"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum.
La constitution de dynasties aux règles précises avec la transmission des prénoms d’ainé en ainé pendant des siècles jusqu’à nos jours (Jean ou Jehan Prouvost depuis ceux du Moyen-âge jusqu’à l’homme de presse et industriel Jean Prouvost appelé souvent Jehan, Henri Prouvost I à V, Amédée Prouvost I à VII, Albert Prouvost I à VI, Auguste Lepoutre I à VI, Gaspard I à XII de Surmont/Desurmont), François I à IX Masurel, Urbain Virnot I à IX.
Les lettres échangées entre mon grand- père, ma grand-mère Amédée Prouvost et leurs six enfants témoignent d’un attachement fondamental aux vertus essentielles de notre race du Nord de la France, consacrées par des siècles de luttes et d’épreuves. S’aimer, s’entr’aider, travailler dans la loyauté et l’honneur à créer chaque jour un peu plus de bonheur pour tous, être prudents dans le succès, courageux dans l’adversité, tels étaient les enseignements traditionnels de nos familles, transmis dans un grand esprit chrétien ». Jacques Toulemonde
Le châtiment de ceux qui
ne connaissent pas leur passé est de devoir l’expérimenter à nouveau.
« La tradition est la transmission de la
flamme et non l’admiration des cendres ». Gilbert Chesterton
« Prend soin de ton nom.
Ce sera pour toi un bien plus durable que mille grands trésors.
On compte les jours d’une bonne vie, mais un beau nom demeure à jamais ». L’Ecclésiaste
Chapitre 41, versets 15 et 16.
« Celui qui ne sait pas d'où il vient, ne saura pas où il va, parce qu'il ne sait pas où il est ». (Otto de Habsbourg)
Bombe à retardement des manipulations génétiques et identitaires depuis quarante ans.
« Dans chacune de nos cités des Flandres –maritime et
wallonne- l’Eglise nous enseigne la fidélité aux traditions religieuses, le
Beffroi affirme l’attachement aux libertés communales, toutes les productions
des lettres et des arts nous démontrent le respect de la foi jurée, le culte du
beau, l’amour du bien, la fierté du devoir accompli ». Albert-E
Prouvost
Lille, en 1820, était aussi belle que Bruges et Gand.
« D'abord ils vous ignorent, ensuite ils se
moquent de vous, puis ils vous combattent, puis vous gagnez ». Mahatma
Gandhi
«
L’œuvre de la France, elle remplit toutes les pages de l’histoire
humaine, elle est connue de l’univers entier et ce n’est pas Dieu qui
l’oubliera, lui à qui tout est présent. Le zèle déployé par cette noble race
pour la cause et pour le nom de Dieu, l’esprit de sacrifice et d’abnégation, le
dévouement et l’enthousiasme qu’elle a mis au service de Jésus-Christ et de son
évangile, voilà des titres qui subsistent, des mérites qui ne s’effaceront
jamais. D’autant qu’ils n’appartiennent pas uniquement au passé ». Monseigneur
Pie.
Le peuple qui a fait alliance avec Dieu
aux fonds baptismaux de Reims, se repentira et retournera à sa première vocation.
Un jour viendra (…) où la France, comme Saül sur le chemin de Damas, sera
enveloppé d’une lumière céleste… Tremblante et étonnée, elle dira : « Seigneur,
que voulez vous que je fasse ? » et lui : « Lève toi, lave les
souillures qui t’ont défiguré, réveille dans ton sein les sentiments assoupis
et le pacte de notre alliance, et va, fille ainée de l’Eglise, nation
prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, mon nom devant
tous les peuples et tous les rois de la Terre ». Saint
Pie X : allocution consistoriale de 20 novembre 1911.
L’homme médiocre est juste milieu sans
le savoir. Il l’est par nature, et non par opinion ; par caractère et non par
accident. Qu’il soit violent, emporté, extrême, qu’il s’éloigne autant que
possible des opinions du juste milieu, il sera médiocre. Il y aura de la
médiocrité dans sa violence… Il admet quelquefois un principe mais si vous
arrivez aux conséquences de ce principe, mais si vous arrivez aux conséquences
de ce principe, il vous dira que vous exagérez…. L’homme vraiment médiocre
admire un peu toutes choses, il n’admire rien avec chaleur. Si vous lui présentez
ses propres pensées, ses propres sentiments rendus avec un certain enthousiasme,
il sera mécontent. Il répètera que vous exagérez. Il aimera mieux ses ennemis
s’ils sont froids que ses amis s’ils sont chauds. Ce qu’il déteste, par-dessus
tout, c’est la chaleur. L’homme médiocre dit qu’il y a du bon et du mauvais
dans toutes choses, qu’il ne faut pas être absolu dans ses jugements etc. etc.
Si vous affirmez fortement la vérité, l’homme médiocre dira que vous avez trop
confiance en vous-même… L’homme médiocre dira que vous avez trop confiance en
vous-même… L’homme intelligent lève la tête pour admirer et pour adorer ; l’homme
médiocre le lève pour se moquer : tout ce qui est au dessus lui parait
ridicule, l’infini lui parait néant… L’homme médiocre est le plus froid et le
plus féroce ennemi de l’homme de génie… L’homme de génie compte sur
l’enthousiasme ; il demande qu’on s’abandonne. L’homme médiocre ne s’abandonne
jamais. Il est sans enthousiasme et sans pitié : ces deux choses sont toujours
ensemble… L’homme médiocre est beaucoup plus méchant qu’il ne le croit et qu’on
ne le croit, parce que sa froideur voile sa méchanceté… Au fond, il voudrait
anéantir les races supérieurs : il se venge de ne le pouvoir pas en les
taquinant… L’homme médiocre ne lutte pas : il peut réussir d’abord, il échoue
toujours ensuite. L’homme supérieur lutte d’abord et réussit ensuite. L’homme
médiocre réussit parce qu’il subit le courant ; l’homme supérieur triomphe
parce qu’il va contre le courant ». Ernest HELLO
«
Les noms des hommes ont une importance inouïe, une importance qui leur échappe,
parce qu’elle est au-dessus de leur intelligence. Leur nom parle leur être ; c’est
leur substance qui se trahit ». Ernest Hello
« Plus l'âme a
reçu dans le silence, plus elle donne dans l'action ». Ernest
Hello
« Faisons donc l’éloge des hommes illustres,
Et des pères de notre
race.
C’étaient des riches ayant
des biens en abondance
Vivant en paix dans leur
demeure.
Tous ces hommes furent
honorés par leurs contemporains
Tous ont été la gloire de
leur temps».
« Le bonheur reste attaché
à leur race
Et un héritage est assuré
à leurs enfants.
Leur race se maintient
fidèle aux alliances
Et leurs enfants à cause
d’eux.
Leur race demeure
éternellement
Et leur gloire ne sera
jamais effacée.
leur corps a été enseveli en paix
Et leur nom vit d’âge en
âge ». Ecclésiastique Chapitre 44
« Lorsque vous n'êtes rien de plus qu'un
personnage mineur dans l'histoire d'un autre, cela signifie que vous êtes
véritablement mort. Toutefois, je sais bien qu'il est possible même pour des
personnages secondaires d'avoir une existence dans l'ombre, possible pour des
figurants de perdurer dans le présent, à supposer que quelqu'un veuille
raconter leur histoire ». D. Mendelsohn, « les disparus ».
Notre seule haine est la
médiocrité.
« La lignée des Virnot »,