Le chevalier Jean-Anne-Alexandre de Bonneval
1699-1762
Fils de Victor-Amédée DE BONNEVAL 1667- Chevalier, Seigneur de
St-Prix, «
époux, en 1698, d'une Marie DE
Contemporain de Phoebus, Victor-Amédée ne serait-il pas comme
celui-ci le petit-fils de cet Henri II de Bonneval qui, lors de
(2)
De cette noble maison qui remonte au XIIème siècle, le personnage
le plus marquant, fut Charles-Antoine, Cardinal Archevêque Duc de Reims,
Commandeur de l'ordre du St-Esprit et premier Pair de France. Son caractère
conciliant lui valut le titre de Grand Aum6nier de France. Ce fut lui qui
assiste a Louis XV a ses derniers moments, qui sacra et couronna Louis XVI,
qu'il avait déjà baptise et marie. II mourut I au palais Abbatial de
St-Germain-des-Près. le 27 Octobre 1777. MICHAUD. Biographie I Universelle. En
1776 il avait publie sa généalogie dont on trouvera I’ appréciation dans
BOUILLET. Nobiliaire d'Auvergne. Tome V, page 347. Au sujet des étroites relations qui existaient au XVIIème siècle
entre les Seigneurs de
semblerait indiquer le titre
de Chevalier dont en 1699, Victor-Amédée se trouve qualifie.
« Messire Jean-Anne-Alexandre de Bonneval,
fils a Messire Victor-Amédée de Bonneval, Chevalier, Seigneur de
St-Prix, «
« a été baptise le 6 Juin 1699. »
Victor-Amédée perdit probablement la vie au cours de la fantastique
épopée du régiment d' Asfeld, dans lequel sans doute, après son mariage, il
reprit du service en 1701 (Levé Ie 25 Octobre 1689, au moment de la ligue
d'Augsbourg par Benoit BidaI, Baron d'Asfeld, qui le céda a son frère Claude le
7 Novembre suivant, après la. prise de Bonn, ce régiment fit la campagne de
Flandre en 1691 et le siège de Mons; occupa Liège, Namur, assista a la bataille
de Steinkerque (1692), chargea a pied a Nerwinde ou le mestre de Camp fut
blessé (29 Juillet 1693), assiégea Charleroi et défendit Namur; il fut a l'armée
du Rhin en 1697 puis reforme en 1698, lors de Ia paix de Ryswick.
Rétabli le 5 février 1701 pour occuper Liège, il participa aux
combats de Nimègue et d’Eckeren (30 Juin). La prise de Traerbach, le siège de
Louvain et la bataille de Spire, Ia Guerre d'Espagne et de Portugal en 1704, Ie
siege de Gibraltar, Barcelonne, la bataille d'Almanza, la prise de Lerida,
Tortose, la campagne du Roussillon en 1709, la victoire de Cette contre les
Anglais, la campagne de Catalogne en 17II et le siège de Barcelonne, tel est I’
abrégé des brillants états de service du régiment d'Asfeld, qui fut de nouveau
reforme le 15 Aout
Claude Bidal fut créé Marquis par le Roi d'Espagne et Marechal par
le roi de France. Quant au baron d'Asfeld qui, Ie 28 septembre 1681, sur des
ordres secrets, s'était déjà emparé sans coup férir de la ville libre de
Strasbourg, il fut charge par Louis XIV de ratifier l'achat de Casal en Italie
avec le Ministre du due de Mantoue, le Comte Hercule-Mathioli, (connu de puis sous
Ie nom de Masque de fer), et plus tard accompagna Louis xv a la campagne de
Flandres en 1745 et 1746.), et d'autre part, c'est très probablement dans le
but de rétablir l'état de ses affaires (« Toutes les charges de l'armée sont
vénales. Cependant les français se ruinent à l’ envi pour les avoir et s'il
leur survient un coup de mousquet. Ils perdent la vie et l'argent que vaut la
charge: ainsi (leurs fils vont a l'hôpital ». PRIMI VISCONTI: Mémoires sur
s'y marier et y faire acte de Bourgeoisie : « Le soussigne,
Argentier de
Épouse
Marie-Jeanne Noiret de Saint-Antoine,
de laquelle il a une fille Marie-Henriette, lequel a prêté serment
ordinaire et paye les droits pour ce dessus Lippens. »
Un portrait magistral, d'une facture de tout premier ordre,
représente le nouveau Bourgeois de Lille vers l'âge de trente cinq ans. Le
torse de trois quarts, et la tète complètement de face. La chevelure longue et
abondante, fièrement rejetée en arrière, le visage énergique et volontaire de
grande allure. Sur l’épaule droite, la pourpre d'un large manteau de cour ne
laisse apercevoir du costume qu'un jabot de tulle blanc, retenu par un flot de
rubans bleu pale.
Attribue par les uns a Nicolas de Largillière (1656-1746), par
d'autres a Hyacinthe Rigaud (1659-1743), ce portrait fut dans une vente (1879)
présente comme étant celui du Comte de Bonneval. Il y a lieu d'observer que si,
a la mort du fameux Pacha (1741), le titre de Comte put avoir été attribue a
Jean-Anne-Alexandre, ce dernier cependant ne prit jamais d'autre titre que
celui qu'avait porte son père. Dans l'acte de décès de sa femme, il est
seulement qualifie Chevalier.
Un autre portrait exécuté vers I733 attribue a Rigaud, représenté
Madame de Bonneval, le buste de trois-quarts, le visage de face avec dans la
chevelure grisonnante, un bijou décoré d'une grosse perle pendante. La robe est
de brocart d'or, garnie de dentelles, et a la pointe du décolletage rehauss.ee
d'une broche en forme de croix; le bras droit se dissimule sous un manteau de
cour lie de vin, dont un pan retombe sur l'épaule gauche: fond olivâtre :
En dépit d'une somptueuse beauté qui retient l'attention, la démocratique
insouciance de son propriétaire indiquait en 1885 ce portrait comme ce1ui d'une
étrangère a la famille du nom de Noireau (sic).
« Le I9 Septembre I760, Dame Marie-Jeanne Noiret de St-Antoine,
âgée de cinquante six ans, épouse de Messire Jean- Alexandre-Marie de Bonneval,
Chevalier et Doyen des Marguilliers de cette église , décédée hier, a été
inhumée dans le chœur de cette église. Présents: le sieur Joseph de Grise, son
cousin germain allie, et maitre Barthelemy-François Leroy, prêtre ».
« Du registre des sépultures de
De leur mariage, célébré Paroisse St-Etienne le 8 Novembre 1725,
naquirent cinq enfants:
1° Charles-Marie, baptise le 4 Septembre 1726. Parrain :
Jacques-Charles Noiret de St-Antoine. Marraine: Marie-Anne de Buck; décédé rue
Basse et inhume le 16 Octobre 1726 dans
2° Marie-Anne-Caroline, baptisée le 14 Novembre 1727.
Parrain, Jacques-Charles Noiret de st-Antoine ; Marraine,
Anne-Marie Van der Cruissen ; décédée rue Basse le 4 Juin 1729 et inhumée a
St-Etienne devant la chapelle St Nicolas ;
3° Marie-Anne Joseph, née le 3 Juillet 1729, morte en bas-âge; -
. 4° Charles-Marie-Victor, baptise le 28 Juillet 1730, décédé le 12
Aout 1738, paroisse St Pierre, inhume le 13.
Un portrait exécuté vers 1736 et attribue a Jean-Baptiste Van Loo
nous rappelle les traits de ce joli enfant, espoir de ses parents! Dans un parc
a la française, il est représenté en Cupidon aile, enveloppe d'une draperie de
soie gorge de pigeon, brandissant une flèche, le visage de face, la chevelure
en boucles blond doré.
5° Marie-Anne-Françoise, baptisée le 12 Avril 1734 Parrain,
Ponce-Charles de Fabricy ; Marraine, Marie-Anne-Françoise Noiret de Saint Antoine. épouse Jacques Charles le
Thierry, seigneur d’Ennequin
Leur fils l’écuyer Charles Marie Le Thierry d’Ennequin-Virnot
Urbain Le Thierry, naquit le 26 Février 1790. Membre du Conseil
d'Arrondissement, de
Adélaïde Le Thierry épouse de Victor Virnot
Bonneval
D’azur au lion d’or armé et lampassé de gueules
Originaire de
dresse encore aujourd'hui ses tours altières,
Gabriel, auquel par une lettre des plus flatteuses, la bonne Reine
Jeanne de Navarre donnait commission « de faire justice exemplaire des
gentilshommes voleurs et menteurs qui pillaient ses pauvres subjects. «
A Henri I, Henri II, et Jean-François, succéda en 1628
César-Phoebus () En 1719, quarante années environ après le décès de son père,
s'étant avise que les biens substitues étaient inaliénables pendant cinq
générations et que si son oncle François n'avait pas possédé les terres de
Bonneval, il pourrait, lui aussi, se prévaloir du fameux testament de 1547 si
opportunément découvert en 1682 et récupérer les terres tout en s'exonérant des
dettes dont elles étaient grevées, Phoebus n'hésita pas à prétendre en justice
que son oncle François n'avait jamais existe. DOSSIER BLEU III. Mémoire de
Claude-Alexandre, page 7. Cabinet des titres.) comme chef de
, mais que ni les registres du Grand Séminaire de Limoges (V. le
feuillet II80, in fine.), ni ceux du Cabinet des titres (Absence d'Amédée de Bonneval,
seigneur de
) sa sincérité elle-même semblent mériter en marge cet avis au
lecteur: (deux mots en grec)
de Bretagne, et au onzième du Roi Henri de Navarre, a l'époque de
l'accession de ceux-ci au trône de France.
Confondant le nom de Coaraze avec celui de Foix, et sans descendre
de Marguerite de Foix, le marquis Hippolyte de Bonneval-Chastain émettait en
1822 des prétentions au titre de baron de Foix. Voir aussi dans le nouveau
d'Hozier, sa composition fantaisiste du grand écu de BonnevaI. (6)
Certes, et non sans complaisance, l' auteur nous détaille sa
carrière militaire, ses campagnes, sa bravoure (Phoebus nous assure qu'a
l'attaque des lignes de Turin (7 Sept. 1706) il avait eu (encore) trois chevaux
tues sous lui et perdu ses équipages avec
Trente-cinq ans plus tard Phoebus n'en accusait pas moins celui-ci
d'avoir voulu le jeter dans la rivière. v. au sujet du caractère de Phoebus le
PRINCE DE LIGNE. Mémoire sur le Comte de Bonneval, page 2 I I ;
non mains discret au sujet de son père, dont il ne nous apprend
guère que la vigilance à défendre ses prérogatives seigneuriales (3), il
supprime la relation
charge de dame d'Honneur de
(3) Jean-François de
Bonneval, qui s'était pare du titre de Marquis, n'en protestait pas moins au
Présidial de Limoges parce que la terre de Bonneval et
llerie du ban du Limousin, avait, en 1662, fait a St-Etienne de
Limoges, la découverte d'un prétendu testament de Jean de Bonneval, dit le
Jeune, testament date de 1547 en vertu duquel les terres de Bonneval devaient
être transmises d'aine en aine et conséquemment devaient demeurer inaliénables
par leurs cinq premiers possesseurs. Malgré soi, importance capitale cette cham
domestique était a ce point ignorée jusqu'alors, que ni Gabriel, le fils même
du testateur, ni Henri Ier, ni Henri II n'en avaient tenu compte dans leurs
propres et multiples dispositions testamentaires.
· du second des trois mariages de Henri II de Bonneval son aïeul
e), en même temps qu'au moyen de certains autres maquillages, il juge
nécessaire, sur la branche éteinte de Montveit (2), de greffer artificiellement
la famille de Bonneval-Chastain, dont on ignorait comment elle se rattachait
aux seigneurs de Coussac.
Trois ans après un testament (19 décembre 1730) dans lequel Phoebus
avait affirme le défaut d'enfant male dans la branche ainée, et, du vivant même
de son fils (3) déjà décide la
Dossier bleu II I. Le fait même de la trouvaille, qui rappelle
celle de Josias, n'est pas plus étrange que la nature de la séparation de biens
de 1675, ou que la qualité du document présente en justice en 1688, mais son
opportunité ressort de ce que, après avoir dissipe l'héritage de son aïeul et
celui de sa mère, lequel se montait a plus de
(I) Cette suppression qui implique une destruction préalable et
peut-être assez antérieure de la preuve du mariage supprime se trahit dans la
généalogie par l'incompatibilité des dates:
Le second mariage d’Henri II, chambellan du Duc d’Orléans, souleva
l'opposition de son père : "Attendu le tort qu'il ferait aux enfants du
premier mariage. Henri le déshérita Henri II par un testament (29 Janvier 1635)
que la survenance d'enfants males l'empêcha de révoquer.
Au second mariage, un troisième succéda (1641) que Phoebus représente
comme étant le second, mais auquel par inadvertance, il rapporte les sommations
de Henri II, l'opposition et le testament de Hel ., Ter lesquels cependant se
trouvent être de six années antérieures a cette troisième tulion 1... .'
C'est le pacha de Bonneval
qui nous expose les répercussions
successives des deux dernières alliances: "L'effet ordinaire des seconds
mariages, et !'Instigation des secondes femmes étant de faire oublier la
justice due aux enfants du premier lit, Henri II tourna toutes ses affections
du cote des plus récents dont le 15 Septembre 1653, à l’ exclusion des autres,
il fit ses héritiers universels. Dossier bleu III. Mémoire de Claude-Alexandre
(page 6).
Immédiatement après la mort de Henri II (1659) Jean-François, son
fils aine, s'empara de leurs titres, de leurs papiers et de to us les biens de
la succession, dont il avait He déshérité. Dossier bleu II I. Mémoire de
Françoise de Choiseul.
Trois ans plus tard (1662), il produisait le document de St-Etienne
de Limoges, dont Phoebus, généalogiste ailleurs plus prodigue de détails,
évitait soigneusement de relater la découverte si tardive.
(2) La fraude se trahit par ce détail que les seigneurs de
Bonneval-Chastain ne pouvaient descendre ni d'Hughes, ni de Guillaume de
Montvert, qui avaient renonce a porter le nom de Bonneval. Ceux-ci ne sont
d'ailleurs connus que par une transaction du 28 Mai 1453 relative au château de
Montauche. Nouveau d'Hozier 53. La généalogie de Phoebus n'en attribue pas
moins a Guillaume de Montvert qu'il appelle de Bonneval un fils nomme
Trouillard et multiplie sur la prétendue femme de ce dernier, et sur leurs
enfants des détails tout aussi précis que s'ils n'étaient pas fantaisistes.
Substitution des titres, privilèges et terres du nom en faveur des
Seigneurs de Chastain C), ces inexactitudes n'étaient assurément pas dénuées
entre elles de toute connexité. L'importance de ces inexactitudes qui de la
part du Marquis n'étaient pas choses nouvelles, au du moins leur intérêt au
XVIIIC siècle se dégage de la confrontation de la généalogie de la maison de
Bonneval publiée dans Moreri, avec celle du Nobiliaire de Limoges (') et celle
(I) Les Seigneurs de Chastain tiraient leur origine de Guillaume de
Bonneval, et de Madeleine de Cezat, qui ne sont connus que par l'acte de
mariage de leur fils Jean (1540) ; Leur château était situe près de Rougnat en
Auvergne : précédemment saisi par des créanciers, il s'écroula le 7 Mars
Son petit-fils Hippolyte prit Ie titre de Marquis: ne en 1786, Chef
d'escadron lors de la chute de l'Empire, lieutenant des Gardes du Corps sous
(3) A cette époque, vivait en Limousin, un très savant Abbe « sans
fortune, ni ambition)) qui dans son nobiliaire avait consciencieusement
consigne le résultat de ses patientes recherches sur les principales familles
du pays. Assez modeste pour n'y pas faire figurer la sienne qui en avait
cependant tous les droits, l'Abbe Nadaud était assez libéral pour y comprendre
des familles d'une élévation plus récente. Use par de longues veilles, l’Abbe
ne quitta sa paroisse de Teysac pour se retirer a Limoges, sa ville natale que
peu de mois avant sa mort (5 Octobre 1775). Aussitôt celle-ci, de ses précieux
registres dont personne n'avait intérêt à assurer la sauvegarde, trois cent
cinquante six feuillets furent arraches a la suite d'une révision minutieuse.
Les lacérations, épargnant les grandes familles, portèrent spécialement sur
celles moins anciennes, et apparemment jugées indignes de figurer déjà dans ce
livre d'or ; mais ainsi masquées, les dites lacérations portèrent également sur
des familles plus importantes, dont l'histoire n'était pas entièrement vierge
d'usurpations, de mésalliances ou autres menus scandales: il s'agissait ici
d'anéantir un témoignage importun et a une publicité ultérieure de leurs
prétentions, de laisser le champ libre. C'est ainsi par exemple, que François
de Cosnac; seigneur de St-Michel, fils aine de Louis et de Claude de Baynac,
avait contre le gré de son père, qui le destinait a l'Eglise, épouse Catherine
de St-Michel ; il disparait lui, sa femme et ses enfants, sans laisser aucune
trace; les notes considérables que Nadaud lui avait consacrées sont a. jamais
perdus. Galliot, le cadet, était devenu l'hériter de son père ....
Le seul aspect des registres (Séminaire de Limoges 81, 171-172) per
met de constater une très particulière multiplication des lacérations autour de
la généalogie
En
La généalogie insérée dans cet ouvrage (Tome I, page 205) n'hésite
pas a faire remonter jusqu'aux Romains l'origine des Bonneval, et grâce a une
suite, de longévités surprenantes, jusqu'au XIII° siècle leur filiation suivie.
Apres l'octroi de la première place aux bâtards, et malgré l'annonce des
branches légitimes de la maison le sieur de Chastain-Jurigny se décida
cependant ensuite Ii en retrancher toute la branche ainée a partir de Gabriel
plut6t que de se prononcer sur le nombre des mariages et 'des enfants de Henri
II, et plut6t que de démentir l'origine faussement attribuée Ii ses propres
ascendants, il préféra la confirmer dans les termes les plus formels : « C'est
Hughes de Bonneval, affirmait-il, qui a fait la branche des Seigneurs de
Chastain en Combrailles, d'ou descendent celles de Jurigny et autres n.
Malheureusement pour l'honneur du sieur de Jurigny, son petit-fils Hippolyte,
en une requête présentée au Conseil du sceau (Octobre 1823) reconnait «
qu'aucun document digne de foi ne le faisait descendre de Trouillard de
Montvert il, il en démontra d'ailleurs l'impossibilité. Puis, dans la même
requête, prétendant sans en produire aucune justification, que Geoffroy de
Bonneval sixième fils d’Antoine et de Marguerite de Foix aurait épouse une
fille de
La prétention est extraordinaire pour la raison que Geoffroy,
Protonotaire apostolique, Abbe d'Obasine et de St-Augustin, se trouvait déjà
l'auteur de la branche batarde des Seigneurs du Lot, légitimée par lettres
royales, d'Avril 1599. (MORERI, page 72), toutes les preuves annoncées eussent
gagne a ne pas être aussi absentes
de la notice que de la requête de 1823, et la moindre d'entre elles
n'eut vraisemblablement échappé ni a Phoebus jadis, ni au sieur de Jarigny
ensuite, ni enfin a Hippolyte lui-même. En effet, dix-neuf mois auparavant, le
22 Février 1822, dans une précédente requête présentée au Conseil du Sceau par
l'intermédiaire de M. Vincent, Référendaire, avec l'objectif de provoquer une
confusion entre Jean, seigneur de Chastain, fils de Guillaume et Jean, seigneur
de Bonneval, fils d' Antoine, dont cette année-la il prétendait descendre,
ledit Marquis Hippolyte n'avait pas hésite a produire comme concernant les
Chastain, des actes prélevés sur l'espace de plus d'un siècle et se rapportant
aux Seigneurs de Bonneval-Coussac, ni même a répudier, provisoirement il est
vrai, Guillaume de Bonneval-Chastain, Ie plus ancien de ses ancêtres connus!
(Nouveau d'Hozie1, 53, p. 49).
C'est dans ces conditions d'empiètement progressif sur les réalités, qu'a la suite des artifices de langage les plus propres a faire apparaitre les Seigneurs de Chastain comme étant de ceux que le roi Henri IV traitait toujours (?) de proches parents, le préfacier de 1900 dérobait sa rougeur sous le voile de l'anonymat, tandis que le Marquis Hippolyte, qui affectait volontiers « cette originalité de préférer l'honneur aux honneurs » (page 206) écrivait a la page 216 de ses mémoires : « Je ne suis pas de fa famille du geai de la fable, et je ne me pare jamais des plumes du paon ))
(1) La précaution était coutumière dans la maison (p. 128, note 2).
(2) Claude-Alexandre écrivait a son frère Phoebus : « Vous devez
être certain aussi bien que Monsieur votre fils, que je le regarde comme
l'unique ressource de notre maison, et comme notre enfant commun. ]e ne sais
pas pourquoi nous n'agissons pas de concert dans toutes nos affaires pour
achever de mettre
Or, a la date de cette lettre, 20 Mars 1725, la descendance male du
troisième lit de Henry II de Bonneval s'était éteinte avec le Comte de Charny
(24 Mai 1691). Tandis que les Seigneurs de Chastain ne se trouvaient pas encore
rattaches a. ceux de Coussac, par une filiation fictive. Si donc le fils de
Phoebus était véritablement alors l'unique ressource de
(3) Dans sa généalogie arrêtée en 1733, Phoebus eut été trop
heureux de relater la descendance du second lit de son aïeul, si en même temps
il eut pu faire part de son extinction.
(4) Dans le cas contraire en effet, il eut bien peu importe
d'arracher dans Nadaud en 1775, de supprimer en 1783 dans Pallet jusqu'au
souvenir de l'origine de cette branche.
La dissimulation étant flagrante le Marquis Hippolyte crut devoir
réduire la part du feu au minimum: il reconnut la réalité des trois mariages de
Henri II de Bonneval, après avoir affecte de comprendre en un seul bloc la
totalité des enfants issus de ces trois unions, il évita de préciser le nombre
de ceux du second lit et de se prononcer sur leur sort (VALTER; la maison de
Bonneval-Bonneval, page 66 1844).
C'est dans ces conditions sommairement rapportées, que l’on peut
être tente de se demander si la famille de Bonneval fixée à Lille depuis 1725,
éteinte en 1820, et dont trois générations seulement nous sont encore
aujourd'hui connues, n'aurait pas quelques rapports avec la branche éliminée,
dont nulle part ailleurs on ne retrouve la trace.
Pour cette branche de Bonneval comme pour beaucoup d'autres familles,
nous ne pouvons plus percer le mystère des temps écoulés. La notice consacrée
ici a
Aux titres authentiques, aucune hypothèse ne peut suppléer. Ce
n'est pas cependant sans inquiétude que pendant la guerre, nous avons appris le
péril couru par les titres originaux que nous avons reproduits ci-dessus ; les
registres de
Mobilisé, il l'était en effet, a Paris, dans les bureaux d'un
ministère ... mais, pour l'honneur du nom, nous ne manquerons pas de mentionner
ici le jeune Bonneval, MORT POUR
Textes issus de l’ouvrage de Charles Le Thierry d’Ennequin :
« une famille bourgeoise de Lille, ses alliances, ses seigneuries-
1610-1930 Lille Le Mercure de France 1930