Le chevalier Jean-Anne-Alexandre de Bonneval

1699-1762

 chevalier-de-bonneval

 
Fils de Victor-Amédée DE BONNEVAL 1667- Chevalier, Seigneur de St-Prix, « la Motte, Montfant. Visinol, capitaine au Régiment d'Asfel-Dragon (Victor-Amédée et non Victor-Antoine comme Denis du Péage l'a rapporte par erreur, page 130.)

époux, en 1698, d'une Marie DE LA ROCHE-AYMON (2) :

 
blason-la-roche-aymon

 
Contemporain de Phoebus, Victor-Amédée ne serait-il pas comme celui-ci le petit-fils de cet Henri II de Bonneval qui, lors de la Fronde (1652) prit le titre de Comte en même temps qu'il levait deux régiments? Si a la suite de 1'extinction de sa descendance male, le souvenir précis des ancêtres de Victor Amédée a sombre dans l’indifférence et dans l'oubli, 1'hypothèse cependant ne manque pas d'une certaine vraisemblance, puisque malgré l'antériorité de son existence, ce personnage ne figure pas dans des généalogies, qui toutes furent INEXPLICABLEMENT frelatées, tronquées ou bien lacérées, c'est d'autre parce que d'après un extrait des registres

 

(2) LA ROCHE AYMON: de sable semé d'étoiles d'or, au lion du même arme, lampasse de gueules et brochant sur le tout.

De cette noble maison qui remonte au XIIème siècle, le personnage le plus marquant, fut Charles-Antoine, Cardinal Archevêque Duc de Reims, Commandeur de l'ordre du St-Esprit et premier Pair de France. Son caractère conciliant lui valut le titre de Grand Aum6nier de France. Ce fut lui qui assiste a Louis XV a ses derniers moments, qui sacra et couronna Louis XVI, qu'il avait déjà baptise et marie. II mourut I au palais Abbatial de St-Germain-des-Près. le 27 Octobre 1777. MICHAUD. Biographie I Universelle. En 1776 il avait publie sa généalogie dont on trouvera I’ appréciation dans BOUILLET. Nobiliaire d'Auvergne. Tome V, page 347. Au sujet des étroites  relations qui existaient au XVIIème siècle entre les Seigneurs de la Roche-Aymon et I ceux de Chastain. V. Cabinet d'Hozier, 293. Nouveau d'Hozier, 287. Carris d’Hozier, IIO et 438. Le nom de ces derniers n'est cependant même pas cite dans la généalogie du Cardinal de l'Eglise paroissiale de St-Magnier en Combraille {« Délivré au requérant messire Jean-Alexandre de Bonneval », cet extrait fut certifie et atteste le 3 May 1730 par les Vicaires Généraux de Monseigneur I’ Evêque de Clermont pour « faire Foy tant en jugement que hors ». Archives de Urbain-Victor Gamonet)

 semblerait indiquer le titre de Chevalier dont en 1699, Victor-Amédée se trouve qualifie.

 

« Messire Jean-Anne-Alexandre de Bonneval,

fils a Messire Victor-Amédée de Bonneval, Chevalier, Seigneur de St-Prix, « la Motte, Montfant. Visinol, capitaine au Régiment d'Asfel-Dragon (2) et de Dame Marie de la Roche-Aimont, son épouse,

« a été baptise le 6 Juin 1699. »

Victor-Amédée perdit probablement la vie au cours de la fantastique épopée du régiment d' Asfeld, dans lequel sans doute, après son mariage, il reprit du service en 1701 (Levé Ie 25 Octobre 1689, au moment de la ligue d'Augsbourg par Benoit BidaI, Baron d'Asfeld, qui le céda a son frère Claude le 7 Novembre suivant, après la. prise de Bonn, ce régiment fit la campagne de Flandre en 1691 et le siège de Mons; occupa Liège, Namur, assista a la bataille de Steinkerque (1692), chargea a pied a Nerwinde ou le mestre de Camp fut blessé (29 Juillet 1693), assiégea Charleroi et défendit Namur; il fut a l'armée du Rhin en 1697 puis reforme en 1698, lors de Ia paix de Ryswick.

Rétabli le 5 février 1701 pour occuper Liège, il participa aux combats de Nimègue et d’Eckeren (30 Juin). La prise de Traerbach, le siège de Louvain et la bataille de Spire, Ia Guerre d'Espagne et de Portugal en 1704, Ie siege de Gibraltar, Barcelonne, la bataille d'Almanza, la prise de Lerida, Tortose, la campagne du Roussillon en 1709, la victoire de Cette contre les Anglais, la campagne de Catalogne en 17II et le siège de Barcelonne, tel est I’ abrégé des brillants états de service du régiment d'Asfeld, qui fut de nouveau reforme le 15 Aout 1714 a la paix d'Utrecht.

 

Claude Bidal fut créé Marquis par le Roi d'Espagne et Marechal par le roi de France. Quant au baron d'Asfeld qui, Ie 28 septembre 1681, sur des ordres secrets, s'était déjà emparé sans coup férir de la ville libre de Strasbourg, il fut charge par Louis XIV de ratifier l'achat de Casal en Italie avec le Ministre du due de Mantoue, le Comte Hercule-Mathioli, (connu de puis sous Ie nom de Masque de fer), et plus tard accompagna Louis xv a la campagne de Flandres en 1745 et 1746.), et d'autre part, c'est très probablement dans le but de rétablir l'état de ses affaires (« Toutes les charges de l'armée sont vénales. Cependant les français se ruinent à l’ envi pour les avoir et s'il leur survient un coup de mousquet. Ils perdent la vie et l'argent que vaut la charge: ainsi (leurs fils vont a l'hôpital ». PRIMI VISCONTI: Mémoires sur la Cour de Louis XIV, p. 258.) Que Jean-Anne-Alexandre DE BONNEVAL vint se fixer dans un pays aussi commerçant que la nouvelle province française de Flandre (Conquise une première fois par Louis XIV, Lille avait été rendue a la France au Traite d'Utrecht. (1668) Le 12 Mai 1744, Louis XV avec sa cour y suivit son armée dont un corps se trouvait sous les ordres de Louis-Antoine de Gontaut, Duc de Biron, le beau-frère du Pacha de Bonneval. Le roi revint encore a Lille en 1746 et en 1747. DERODE. II. p. 312-320)

s'y marier et y faire acte de Bourgeoisie : « Le soussigne, Argentier de la Ville de Lille en Flandre, certifie que le XIIIème jour d’Aout I728 Messieurs du Magistrat de la dite ville ont admis Bourgeois d'icelle Jean-Alexandre de Bonneval. Fils de Victor Amédée et de Dame Marie de la Roche-Aimont, natif de Clermont en Auvergne ayant

Épouse

Marie-Jeanne Noiret de Saint-Antoine, 

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de laquelle il a une fille Marie-Henriette, lequel a prêté serment ordinaire et paye les droits pour ce dessus Lippens. »

 

Un portrait magistral, d'une facture de tout premier ordre, représente le nouveau Bourgeois de Lille vers l'âge de trente cinq ans. Le torse de trois quarts, et la tète complètement de face. La chevelure longue et abondante, fièrement rejetée en arrière, le visage énergique et volontaire de grande allure. Sur l’épaule droite, la pourpre d'un large manteau de cour ne laisse apercevoir du costume qu'un jabot de tulle blanc, retenu par un flot de rubans bleu pale.

Attribue par les uns a Nicolas de Largillière (1656-1746), par d'autres a Hyacinthe Rigaud (1659-1743), ce portrait fut dans une vente (1879) présente comme étant celui du Comte de Bonneval. Il y a lieu d'observer que si, a la mort du fameux Pacha (1741), le titre de Comte put avoir été attribue a Jean-Anne-Alexandre, ce dernier cependant ne prit jamais d'autre titre que celui qu'avait porte son père. Dans l'acte de décès de sa femme, il est seulement qualifie Chevalier.

 

Un autre portrait exécuté vers I733 attribue a Rigaud, représenté Madame de Bonneval, le buste de trois-quarts, le visage de face avec dans la chevelure grisonnante, un bijou décoré d'une grosse perle pendante. La robe est de brocart d'or, garnie de dentelles, et a la pointe du décolletage rehauss.ee d'une broche en forme de croix; le bras droit se dissimule sous un manteau de cour lie de vin, dont un pan retombe sur l'épaule gauche: fond olivâtre : En dépit d'une somptueuse beauté qui retient l'attention, la démocratique insouciance de son propriétaire indiquait en 1885 ce portrait comme ce1ui d'une étrangère a la famille du nom de Noireau (sic).

 

« Le I9 Septembre I760, Dame Marie-Jeanne Noiret de St-Antoine, âgée de cinquante six ans, épouse de Messire Jean- Alexandre-Marie de Bonneval, Chevalier et Doyen des Marguilliers de cette église , décédée hier, a été inhumée dans le chœur de cette église. Présents: le sieur Joseph de Grise, son cousin germain allie, et maitre Barthelemy-François Leroy, prêtre ».

 

« Du registre des sépultures de la Paroisse St-Maurice en la ville de Lille en l'année 1772 reposant au greffe de la Gouvemance du Souverain Bailliage dudit Lille, a été extrait ce qui suit: Le 23 Septembre 1762 Messire Jean-Anne-Alexandre de Bonneval, Chevalier et Doyen des Marguilliers de cette Eglise âgé de soixante-trois ans, veuf de Marie-Jeanne Noirette de St-Antoine, a été inhume dans le choeur ».

 

De leur mariage, célébré Paroisse St-Etienne le 8 Novembre 1725, naquirent cinq enfants:

 

1° Charles-Marie, baptise le 4 Septembre 1726. Parrain : Jacques-Charles Noiret de St-Antoine. Marraine: Marie-Anne de Buck; décédé rue Basse et inhume le 16 Octobre 1726 dans la Grande Nef de St-Etienne.

 

2° Marie-Anne-Caroline, baptisée le 14 Novembre 1727.

Parrain, Jacques-Charles Noiret de st-Antoine ; Marraine, Anne-Marie Van der Cruissen ; décédée rue Basse le 4 Juin 1729 et inhumée a St-Etienne devant la chapelle St Nicolas ;

 

3° Marie-Anne Joseph, née le 3 Juillet 1729, morte en bas-âge; -

 

. 4° Charles-Marie-Victor, baptise le 28 Juillet 1730, décédé le 12 Aout 1738, paroisse St Pierre, inhume le 13.

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Un portrait exécuté vers 1736 et attribue a Jean-Baptiste Van Loo nous rappelle les traits de ce joli enfant, espoir de ses parents! Dans un parc a la française, il est représenté en Cupidon aile, enveloppe d'une draperie de soie gorge de pigeon, brandissant une flèche, le visage de face, la chevelure en boucles blond doré.

 

5° Marie-Anne-Françoise, baptisée le 12 Avril 1734 Parrain, Ponce-Charles de Fabricy ; Marraine, Marie-Anne-Françoise Noiret de  Saint Antoine. épouse Jacques Charles le Thierry, seigneur d’Ennequin

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Leur fils l’écuyer Charles Marie Le Thierry d’Ennequin-Virnot

 

 

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Urbain Le Thierry, naquit le 26 Février 1790. Membre du Conseil d'Arrondissement, de la Chambre et du Tribunal de Commerce de Lille, Economiste distingué, il publia divers ouvrages pour soutenir la doctrine du libre-échange. Le 26 Mai 1819 il avait épousé en premières noces Céline-J oseph-Marie BONNIER DU METZ, née a Marquette-lez- Lille, le 1°Aout I79I, de Messire Hyacinthe- Ignace-Joseph, Chevalier, Conseiller du Roi; Trésorier de France au Bureau des finances de Lille et de Sophie-Félicité Mathon, décédée le 29 Septembre r829, à Wazemmes ou elle fut inhumée Ie 1°Octobre. El1e avait eu trois enfants.:

 

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Adélaïde Le Thierry épouse de Victor Virnot

 

Bonneval

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D’azur au lion d’or armé et lampassé de gueules

 

Originaire de la Beauce fixée ensuite au Limousin, où le Château féodal de Coussac-Bonneval date de la fin du XVème siècle; il fut depuis, plusieurs fois transforme et restaure notamment au XIXème siècle.

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dresse encore aujourd'hui ses tours altières, la Maison de Bonneval comptait parmi ses membres un moine au XIe siècle n, et un évêque au XIVe (Théodoric de Bonneval, fils de Foulques et d'Elisabeth de Bauquencey, était religieux de St-Evroult en 1060. ORDERIC VITAL. Chronique de France, II, p. 76) Bernard de BonnevaI, évêque de Rimini, de Spolète, de Bologne, de Nîmes et enfin de Limoges. Apres la ruine de cette cite par le Prince Noir (1370),. « il se voulait vendiquer la place appelée des chanoines ll. Jean de Bonneval son héritier plaidait contre l'Evêque, son successeur au Parlement de Paris en 1404. RENE FAGE. Archives de la Marche 1. 4. page z6I. C'est en Italie, également au XIVème siècle que prit naissance Ia famille RUFFO de BONNEVAL, qui le différencie par son nom comme par ses armoiries. De Calabre, ses descendants vinrent se fixer a Marseille, a Aix, puis a Gand et a Bruges. L'un d'eux était allié à André fameux Maire de Lille en 1792.) Sa filiation suivie ne remonte cependant qu’à cette dernière époque, où vivaient Aiméric DE BONNEVAL et sa femme Sibylle DE COMMBORN (Aiméric et Sibylle de Comborn (issue de la Maison des Vicomtes de Limoges) ne sont connus que comme auteurs de Jean de Bonneval. Cabinet des Titres. Nouveau d'Hozier. 53) ; elle présente un nombreux cortège de Chevaliers, dont beaucoup se signalèrent par leur dévouement au Roi et a l'Etat. Nous citerons: Jean, qui le 12 Mars 1417 traita avec quatre seigneurs du pays pour la destruction du château d'Agen, appartenant au Vicomte de Limoges, et eut neuf enfants dont Guillaume et Hughes DE MONTVERT; Antoine, Gouverneur général du Roussillon sous Louis XI, puis du Limousin, époux de Marguerite de Foix (Petite-fille d' Archambaud de Grailly, Captal de Buch, fille de Mathieu de Foix, et de Catherine de Coaraze, Marguerite apport a la baronnie de Coaraze a.ses descendants, qui se trouvèrent cousins au septième degré de la Duchesse Anne), cousine germaine de Gaston IV, Comte de Foix; Germain, baron de Coaraze, Gouverneur et Sénéchal du Limousin, tue a la bataille de Pavie, ou son frère Jean fut fait prisonnier ;

Gabriel, auquel par une lettre des plus flatteuses, la bonne Reine Jeanne de Navarre donnait commission « de faire justice exemplaire des gentilshommes voleurs et menteurs qui pillaient ses pauvres subjects. «

 

A Henri I, Henri II, et Jean-François, succéda en 1628 César-Phoebus () En 1719, quarante années environ après le décès de son père, s'étant avise que les biens substitues étaient inaliénables pendant cinq générations et que si son oncle François n'avait pas possédé les terres de Bonneval, il pourrait, lui aussi, se prévaloir du fameux testament de 1547 si opportunément découvert en 1682 et récupérer les terres tout en s'exonérant des dettes dont elles étaient grevées, Phoebus n'hésita pas à prétendre en justice que son oncle François n'avait jamais existe. DOSSIER BLEU III. Mémoire de Claude-Alexandre, page 7. Cabinet des titres.) comme chef de la Maison. Apres s'être appliqué « a rechercher les titres disperses de sa maison, et a rassembler avec soin tout ce qu'il put recouvrer» C), le Marquis Cesar-Phoébus en dressa une généalogie qu'il fit publier par Moreri (MORERI. II. p. 68.Cette déclaration ne laisse pas que d'être quelque peu troublante pour qui n'ignore pas que plusieurs documents défavorables a telle ou telle des prétentions de la Maison de Bonneval ou de Phoebus lui-même subirent cette commune infortune de la lacération. Affaire de Foucaud de Bonneval, contre Pierre de Barton-Montbas son compétiteur heureux à l'évêché de Limoges. RENE FAGE et LEROUX. Archives de la Marche et du Limousin 1. p. 272. Procès de Jean de Bonneval contre la Maison de Biron. JEAN DE METIVIER. Chronique du Parlement de Bordeaux 1. p. 465 ; etc.) Dans sa préface, l'Abbe no us expose, qu'ayant fait annoncer une nouvelle édition de son dictionnaire, il céda a l'empressement de plusieurs familles, qui ont demande que leurs généalogies y fussent comprises. La rédaction de la généalogie de Bonneval fut arrêtée a l'année 1733. MORERI. Edition 1759.)

, mais que ni les registres du Grand Séminaire de Limoges (V. le feuillet II80, in fine.), ni ceux du Cabinet des titres (Absence d'Amédée de Bonneval, seigneur de la Varenne. Transactions en 1624 et 1645. Nouveau d'Hozier 53. Page 40.), ni ceux des archives départementales de la Dordogne (Archives de périgueux. C.c. 79.) et du Nord ne font apparaitre comme absolument complète: son exactitude (Pour ne point sortir de notre cadre, nous nous bornerons a signaler - avec I’ absence de toute indication des sources, l'allongement dans le passe de la filiation suivie, les inexactitudes voulues, comme l'attribution à Renée de Bonneval de la

) sa sincérité elle-même semblent mériter en marge cet avis au lecteur: (deux mots en grec)

de Bretagne, et au onzième du Roi Henri de Navarre, a l'époque de l'accession de ceux-ci au trône de France.

Confondant le nom de Coaraze avec celui de Foix, et sans descendre de Marguerite de Foix, le marquis Hippolyte de Bonneval-Chastain émettait en 1822 des prétentions au titre de baron de Foix. Voir aussi dans le nouveau d'Hozier, sa composition fantaisiste du grand écu de BonnevaI. (6)

Certes, et non sans complaisance, l' auteur nous détaille sa carrière militaire, ses campagnes, sa bravoure (Phoebus nous assure qu'a l'attaque des lignes de Turin (7 Sept. 1706) il avait eu (encore) trois chevaux tues sous lui et perdu ses équipages avec 40.000 livres de vaiselle; mais a la valeur de l'homme de guerre, nuit celle de la vaiselle, et nous ne les croirions pas toutes deux exagérées, si lors du siège de Toulon (1707) on ne retrouvait pas le Marquis prudemment tapi dans les services de l'intendance. En réalité Phoebus a Turin, avait été surpris par des grenadiers hongrois, et sur le point d'être sabre, quand son frère survint et lui sauva la vie.

Trente-cinq ans plus tard Phoebus n'en accusait pas moins celui-ci d'avoir voulu le jeter dans la rivière. v. au sujet du caractère de Phoebus le PRINCE DE LIGNE. Mémoire sur le Comte de Bonneval, page 2 I I ; LA PLACE, Pièces intéressantes et peu connues. I.), et jusqu'a son scrupuleux sauf d'acquitter les dettes paternelles: « il retira, dit-il, les terres de Bonneval et de Blanchefort en payant aux créanciers la somme de 300.000 francs ... », mais déjà fort discret sur le compte de son frère passe au service de l'Empereur et ensuite a la Cour du Grand Seigneur (C'est le personnage fameux de la Maison. Passe a l'ennemi en Mars 1706, Claude-Alexandre porta les armes contre sa patrie jusque sur le sol sacre de celle-ci ; il se couvrit de gloire a Peterwardein, se brouilla avec Ie Prince Eugene, son bienfaiteur qu'il provoqua en duel, embrassa l’islamisme, devint Pacha, Gouverneur de Roumelie, chef des Bombardiers, mourut à Constantinople Ie 22 Mars 1747, et fut inhume a Pera dans un cimetière de Derviches-Tourneurs, ou sa tombe en 1892 était encore soigneusement entretenue. II avait épouse Judith de Gontaut, qu'il abandonna au bout de dix jours de mariage et ne revit jamais. Son amoralité notoire, ses retentissantes aventures, son succès final a Stamboul suscitèrent en 1737 la publication a La Haye chez Van Duren de Mémoires apocryphes. D'après Nadaud, on s'arrachait a cette époque les trois petits volumes; ils excitaient la curiosité la plus vive et se vendaient jusqu'a 20 livres ! V. au sujet de Claude-Alexandre VALTER, la Maison de Bonneval-Bonneval, mais aussi ST-SIMON, édition Hachette 1897. Tome XIII, page 336 ; LOUIS DE GERMON. Mémoires du Marquis de Franclieu, page 38. LA PLACE, op. cit. Tome I, pages 30, 32, 35, 46 et 94 ,ALBERT SOREL, le Pacha de Bonneval.

non mains discret au sujet de son père, dont il ne nous apprend guère que la vigilance à défendre ses prérogatives seigneuriales (3), il supprime la relation 

charge de dame d'Honneur de la Reine Anne de Bretagne, alors pourtant décédée, etc. Renée de Bonneval n'était pas davantage attachée à Renée de France duchesse de Ferrare comme, de son cote le prétendit le pseudo-Valter, mais bien a la Reine Eléonore d'Autriche, épouse de François Ier. Elle fut aimée du Comte de St-Paul, François de Bourbon-Vend6me, qui se décida finalement a épouser Adrienne d'Estouteville. HAURIAU, François Ier, page 139. 

 (3) Jean-François de Bonneval, qui s'était pare du titre de Marquis, n'en protestait pas moins au Présidial de Limoges parce que la terre de Bonneval et la Chatellerie de Blanquefort n'avaient pas été appelées en leur rang lors de la convocation.
 

llerie du ban du Limousin, avait, en 1662, fait a St-Etienne de Limoges, la découverte d'un prétendu testament de Jean de Bonneval, dit le Jeune, testament date de 1547 en vertu duquel les terres de Bonneval devaient être transmises d'aine en aine et conséquemment devaient demeurer inaliénables par leurs cinq premiers possesseurs. Malgré soi, importance capitale cette cham domestique était a ce point ignorée jusqu'alors, que ni Gabriel, le fils même du testateur, ni Henri Ier, ni Henri II n'en avaient tenu compte dans leurs propres et multiples dispositions testamentaires. 

· du second des trois mariages de Henri II de Bonneval son aïeul e), en même temps qu'au moyen de certains autres maquillages, il juge nécessaire, sur la branche éteinte de Montveit (2), de greffer artificiellement la famille de Bonneval-Chastain, dont on ignorait comment elle se rattachait aux seigneurs de Coussac. 

Trois ans après un testament (19 décembre 1730) dans lequel Phoebus avait affirme le défaut d'enfant male dans la branche ainée, et, du vivant même de son fils (3) déjà décide la 

Dossier bleu II I. Le fait même de la trouvaille, qui rappelle celle de Josias, n'est pas plus étrange que la nature de la séparation de biens de 1675, ou que la qualité du document présente en justice en 1688, mais son opportunité ressort de ce que, après avoir dissipe l'héritage de son aïeul et celui de sa mère, lequel se montait a plus de 400.000 livres en terres, Jean-François de Bonneval laissa 650.000 livres de dettes sur les biens du Limousin et sa femme 1.500.000. Dossier bleu III. 

(I) Cette suppression qui implique une destruction préalable et peut-être assez antérieure de la preuve du mariage supprime se trahit dans la généalogie par l'incompatibilité des dates: 

Le second mariage d’Henri II, chambellan du Duc d’Orléans, souleva l'opposition de son père : "Attendu le tort qu'il ferait aux enfants du premier mariage. Henri le déshérita Henri II par un testament (29 Janvier 1635) que la survenance d'enfants males l'empêcha de révoquer. 

Au second mariage, un troisième succéda (1641) que Phoebus représente comme étant le second, mais auquel par inadvertance, il rapporte les sommations de Henri II, l'opposition et le testament de Hel ., Ter lesquels cependant se trouvent être de six années antérieures a cette troisième tulion 1... .' 

C'est le pacha de Bonneval 

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qui nous expose les répercussions successives des deux dernières alliances: "L'effet ordinaire des seconds mariages, et !'Instigation des secondes femmes étant de faire oublier la justice due aux enfants du premier lit, Henri II tourna toutes ses affections du cote des plus récents dont le 15 Septembre 1653, à l’ exclusion des autres, il fit ses héritiers universels. Dossier bleu III. Mémoire de Claude-Alexandre (page 6). 

Immédiatement après la mort de Henri II (1659) Jean-François, son fils aine, s'empara de leurs titres, de leurs papiers et de to us les biens de la succession, dont il avait He déshérité. Dossier bleu II I. Mémoire de Françoise de Choiseul. 

Trois ans plus tard (1662), il produisait le document de St-Etienne de Limoges, dont Phoebus, généalogiste ailleurs plus prodigue de détails, évitait soigneusement de relater la découverte si tardive. 

(2) La fraude se trahit par ce détail que les seigneurs de Bonneval-Chastain ne pouvaient descendre ni d'Hughes, ni de Guillaume de Montvert, qui avaient renonce a porter le nom de Bonneval. Ceux-ci ne sont d'ailleurs connus que par une transaction du 28 Mai 1453 relative au château de Montauche. Nouveau d'Hozier 53. La généalogie de Phoebus n'en attribue pas moins a Guillaume de Montvert qu'il appelle de Bonneval un fils nomme Trouillard et multiplie sur la prétendue femme de ce dernier, et sur leurs enfants des détails tout aussi précis que s'ils n'étaient pas fantaisistes.

 (3) César-Phoebus-François, ne en 1703, Colonel du Régiment de Poitou en 1723, demeurant rue Manigue, paroisse du Queyroix a Limoges, époux le 2 Décembre 1724 de Marie de Beynac décédé Ie le Février 1765, dernier représentant des Bonneval de Coussac. V. Dossier’ bleu I I I au sujet du passage des Alpes 1744. Voir aussi le Prince de Ligne.

Substitution des titres, privilèges et terres du nom en faveur des Seigneurs de Chastain C), ces inexactitudes n'étaient assurément pas dénuées entre elles de toute connexité. L'importance de ces inexactitudes qui de la part du Marquis n'étaient pas choses nouvelles, au du moins leur intérêt au XVIIIC siècle se dégage de la confrontation de la généalogie de la maison de Bonneval publiée dans Moreri, avec celle du Nobiliaire de Limoges (') et celle 

(I) Les Seigneurs de Chastain tiraient leur origine de Guillaume de Bonneval, et de Madeleine de Cezat, qui ne sont connus que par l'acte de mariage de leur fils Jean (1540) ; Leur château était situe près de Rougnat en Auvergne : précédemment saisi par des créanciers, il s'écroula le 7 Mars 1709. A la mort du dernier des Bonneval de Coussac (1765), la famille de Bonneval-Chastain se subdivisait en deux, 1° la branche de Chastain proprement dite (quoique cadette) représentée par Andre, lieutenant-colonel du Régiment de Poitou, Gouverneur de Cassel en Flandre le Ier Décembre 1761, puis demeurant rue du Temple a. Limoges, bénéficiaire « choisi ) de la substitution (probablement de préférence a. son père). Archives de la Corrèze. B. 2018. fO 6 verso. Testament de césar-Phoebus de Bonneval (1765) ; 20 la branche de Jurigny (l'ainée) représentée par Armand qui publia dans la Nouvelle Histoire du Berry de Pallet (V. la préface de cette publication) une seconde généalogie de la Maison de Bonneval. 

Son petit-fils Hippolyte prit Ie titre de Marquis: ne en 1786, Chef d'escadron lors de la chute de l'Empire, lieutenant des Gardes du Corps sous la Restauration, le général de Bonneval devint propriétaire du Château de Coussac, publia sous le nom de Valter, la notice déjà citée (1844) et laissa (II Mars i"873) des mémoires posthumes; qui précédés d'une préface anonyme, parurent en 1900.
 

(3) A cette époque, vivait en Limousin, un très savant Abbe « sans fortune, ni ambition)) qui dans son nobiliaire avait consciencieusement consigne le résultat de ses patientes recherches sur les principales familles du pays. Assez modeste pour n'y pas faire figurer la sienne qui en avait cependant tous les droits, l'Abbe Nadaud était assez libéral pour y comprendre des familles d'une élévation plus récente. Use par de longues veilles, l’Abbe ne quitta sa paroisse de Teysac pour se retirer a Limoges, sa ville natale que peu de mois avant sa mort (5 Octobre 1775). Aussitôt celle-ci, de ses précieux registres dont personne n'avait intérêt à assurer la sauvegarde, trois cent cinquante six feuillets furent arraches a la suite d'une révision minutieuse. Les lacérations, épargnant les grandes familles, portèrent spécialement sur celles moins anciennes, et apparemment jugées indignes de figurer déjà dans ce livre d'or ; mais ainsi masquées, les dites lacérations portèrent également sur des familles plus importantes, dont l'histoire n'était pas entièrement vierge d'usurpations, de mésalliances ou autres menus scandales: il s'agissait ici d'anéantir un témoignage importun et a une publicité ultérieure de leurs prétentions, de laisser le champ libre. C'est ainsi par exemple, que François de Cosnac; seigneur de St-Michel, fils aine de Louis et de Claude de Baynac, avait contre le gré de son père, qui le destinait a l'Eglise, épouse Catherine de St-Michel ; il disparait lui, sa femme et ses enfants, sans laisser aucune trace; les notes considérables que Nadaud lui avait consacrées sont a. jamais perdus. Galliot, le cadet, était devenu l'hériter de son père .... 

Le seul aspect des registres (Séminaire de Limoges 81, 171-172) per met de constater une très particulière multiplication des lacérations autour de la généalogiede la Nouvelle Histoire du Berry  : Dans celle-ci on constatera le retranchement imprévu des derniers membres de la branche ainée, et la confirmation de la filiation fallacieuse attribuée aux Chastain ('). Le but poursuivi s’éclaire nettement de la concordance des deux séries: de lacunes laissées dans la généalogie' de Nadaud, par le choix judicieux d'un lacérateur de Bonneval, que d'autre part le total de quatorze feuillets arrachés désigné comme la principale intéressée a cette destruction. Les feuillets numérotés de 1I81 a 1I86 concernaient les Seigneurs de Bonneval-Coussac depuis Germain jusqu'a Claude-Alexandre; tous les détails, que l'Abbe n'avait pas manque de recueillir impartialement sur les démêlés de Henri II avec son père ; sur son second mariage et sur ses enfants.. se trouvaient dans ces feuillets. Leur lac2rateur donna l'exacte nuance de ses intentions en conservant ensuite dans la généalogie tout ce qu'il lui a paru possible d'être conservée soigneusement il respect a les feuillets 1I87 et 1I88 consacres celui-ci a la branche éteinte de la Roque-Meyssac, celui-là a la défense du Pacha contre le scandale des Mémoires apocryphes parus sous son nom : mais les feuillets 1I89 a 1I96 furent encore supprimes : ceux-ci n'étaient-ils pas relatifs a l'histoire des Seigneurs de Chastain et a leur 0rigine véritable ?

En 1857, l'Abbe Roy-Pierrefite publia les manuscrits de Nadaud, mais déjà (p. 327) s'inspirant de Moreri, il faisait descendre les Seigneurs de Chastain de Hugues de Bonneval-Montvert et leur attribuait ainsi une origine depuis démentie. L. 2 m. 123. (I) ,La nouvelle histoire du Berry dont la préface s'intitule Prospectus d. MM. les Nobles parut en 1783, huit ans après la lacération du Nobiliaire de Limoges. 

La généalogie insérée dans cet ouvrage (Tome I, page 205) n'hésite pas a faire remonter jusqu'aux Romains l'origine des Bonneval, et grâce a une suite, de longévités surprenantes, jusqu'au XIII° siècle leur filiation suivie. Apres l'octroi de la première place aux bâtards, et malgré l'annonce des branches légitimes de la maison le sieur de Chastain-Jurigny se décida cependant ensuite Ii en retrancher toute la branche ainée a partir de Gabriel plut6t que de se prononcer sur le nombre des mariages et 'des enfants de Henri II, et plut6t que de démentir l'origine faussement attribuée Ii ses propres ascendants, il préféra la confirmer dans les termes les plus formels : « C'est Hughes de Bonneval, affirmait-il, qui a fait la branche des Seigneurs de Chastain en Combrailles, d'ou descendent celles de Jurigny et autres n. Malheureusement pour l'honneur du sieur de Jurigny, son petit-fils Hippolyte, en une requête présentée au Conseil du sceau (Octobre 1823) reconnait « qu'aucun document digne de foi ne le faisait descendre de Trouillard de Montvert il, il en démontra d'ailleurs l'impossibilité. Puis, dans la même requête, prétendant sans en produire aucune justification, que Geoffroy de Bonneval sixième fils d’Antoine et de Marguerite de Foix aurait épouse une fille de la Maison de Barton-Montbas, dont Guillaume, l'auteur des Chastains serait issu, le Marquis de Bonneval-Foix (sic) demandait a être reconnu comme descendant dudit Geoffroy (Nouveau d'Hozier 53, pages 51, 28-38, 53, 61). C'est d'ailleurs a peu près ce que dans sa notice dite historique, ou sous Le couvert d'un masque d'emprunt, il se risquait a multiplier les assertions les plus audacieuses, Le Marquis Hippolyte proclamait dogmatiquement : « La véritable souche de la branche des Chastain, établi par les titres, la chronologie, l'histoire, les mémoires de famille et la tradition, remonte a Geoffroy, deuxième fils d' Antoine et de Marguerite de Foix (VALTER, la Maison de Bonneval, 1844). 

La prétention est extraordinaire pour la raison que Geoffroy, Protonotaire apostolique, Abbe d'Obasine et de St-Augustin, se trouvait déjà l'auteur de la branche batarde des Seigneurs du Lot, légitimée par lettres royales, d'Avril 1599. (MORERI, page 72), toutes les preuves annoncées eussent gagne a ne pas être aussi absentes inconnu jusqu'ici. Le testament de Phoebus et la publication par celui-ci d'une généalogie en partie fallacieuse, n'avaient eu d'autre objet que d'évincer définitivement de son droit d'ainesse éventuel, une branche de la Maison. Elles impliquent la destruction préalable de tout titre susceptible de démentir le Marquis ('). D'autre part, cette branche éliminée ne devait être encore éteinte, ni en 1725 ("), ni en 1733 (3), ni même en 1775 ou en 1783 (4). 

de la notice que de la requête de 1823, et la moindre d'entre elles n'eut vraisemblablement échappé ni a Phoebus jadis, ni au sieur de Jarigny ensuite, ni enfin a Hippolyte lui-même. En effet, dix-neuf mois auparavant, le 22 Février 1822, dans une précédente requête présentée au Conseil du Sceau par l'intermédiaire de M. Vincent, Référendaire, avec l'objectif de provoquer une confusion entre Jean, seigneur de Chastain, fils de Guillaume et Jean, seigneur de Bonneval, fils d' Antoine, dont cette année-la il prétendait descendre, ledit Marquis Hippolyte n'avait pas hésite a produire comme concernant les Chastain, des actes prélevés sur l'espace de plus d'un siècle et se rapportant aux Seigneurs de Bonneval-Coussac, ni même a répudier, provisoirement il est vrai, Guillaume de Bonneval-Chastain, Ie plus ancien de ses ancêtres connus! (Nouveau d'Hozie1, 53, p. 49). 

C'est dans ces conditions d'empiètement progressif sur les réalités, qu'a la suite des artifices de langage les plus propres a faire apparaitre les Seigneurs de Chastain comme étant de ceux que le roi Henri IV traitait toujours (?) de proches parents, le préfacier de 1900 dérobait sa rougeur sous le voile de l'anonymat, tandis que le Marquis Hippolyte, qui affectait volontiers « cette originalité de préférer l'honneur aux honneurs » (page 206) écrivait a la page 216 de ses mémoires : « Je ne suis pas de fa famille du geai de la fable, et je ne me pare jamais des plumes du paon ))

(1) La précaution était coutumière dans la maison (p. 128, note 2). 

(2) Claude-Alexandre écrivait a son frère Phoebus : « Vous devez être certain aussi bien que Monsieur votre fils, que je le regarde comme l'unique ressource de notre maison, et comme notre enfant commun. ]e ne sais pas pourquoi nous n'agissons pas de concert dans toutes nos affaires pour achever de mettre la Maison sur un bon pied, et combattre nos vieux ennemis)). (Dossier bleu III). 

Or, a la date de cette lettre, 20 Mars 1725, la descendance male du troisième lit de Henry II de Bonneval s'était éteinte avec le Comte de Charny (24 Mai 1691). Tandis que les Seigneurs de Chastain ne se trouvaient pas encore rattaches a. ceux de Coussac, par une filiation fictive. Si donc le fils de Phoebus était véritablement alors l'unique ressource de la Maison Claude l'eut affirme nettement au lieu de se borner à le regarder comme tel. 

(3) Dans sa généalogie arrêtée en 1733, Phoebus eut été trop heureux de relater la descendance du second lit de son aïeul, si en même temps il eut pu faire part de son extinction. 

(4) Dans le cas contraire en effet, il eut bien peu importe d'arracher dans Nadaud en 1775, de supprimer en 1783 dans Pallet jusqu'au souvenir de l'origine de cette branche. 

La dissimulation étant flagrante le Marquis Hippolyte crut devoir réduire la part du feu au minimum: il reconnut la réalité des trois mariages de Henri II de Bonneval, après avoir affecte de comprendre en un seul bloc la totalité des enfants issus de ces trois unions, il évita de préciser le nombre de ceux du second lit et de se prononcer sur leur sort (VALTER; la maison de Bonneval-Bonneval, page 66 1844). 

C'est dans ces conditions sommairement rapportées, que l’on peut être tente de se demander si la famille de Bonneval fixée à Lille depuis 1725, éteinte en 1820, et dont trois générations seulement nous sont encore aujourd'hui connues, n'aurait pas quelques rapports avec la branche éliminée, dont nulle part ailleurs on ne retrouve la trace.

Pour cette branche de Bonneval comme pour beaucoup d'autres familles, nous ne pouvons plus percer le mystère des temps écoulés. La notice consacrée ici a la Maison de ce nom n’est qu'un résumé très succinct de notre histoire écrite jadis sur les étranges documents du Cabinet des Titres. Nous avons renonce a rattacher directement nos Bonneval aux seigneurs de Coussac :

Aux titres authentiques, aucune hypothèse ne peut suppléer. Ce n'est pas cependant sans inquiétude que pendant la guerre, nous avons appris le péril couru par les titres originaux que nous avons reproduits ci-dessus ; les registres de la Ville de Lille passèrent même pour avoir partagé le sort de la Mairie, et nous cédâmes au désir de prendre contact avec les Bonneval substitues. Nous avons donc, a cette époque, rendu visite au Vicomte de Bonneval, propriétaire du Château de Coussac, qui avait installe une infirmerie dans sa maison d'Issoudun, et avons aussi fait parvenir une lettre a celui des deux Marquis, reconnu pour le Chef de la Maison de Bonneval-Chastain. Celui-ci nous fit répondre par M. Courteault, Archiviste paléographe a ses gages, « qu'il ne s'intéressait pas a l'histoire de sa famille et que d'ailleurs, il était mobilise ».
Mobilisé, il l'était en effet, a Paris, dans les bureaux d'un ministère ... mais, pour l'honneur du nom, nous ne manquerons pas de mentionner ici le jeune Bonneval, MORT POUR LA FRANCE. 

Textes issus de l’ouvrage de Charles Le Thierry d’Ennequin : « une famille bourgeoise de Lille, ses alliances, ses seigneuries- 1610-1930 Lille Le Mercure de France 1930